vendredi 25 septembre 2015

Levitation France



Festival, 18 septembre, Angers (Chabada)


    Le festival créé par les Black Angels (anciennement nommé le Heavy Psyche Fest), basé à Austin, se délocalise depuis 3 saisons à Angers. Pas eu l’occasion d’y aller les saisons précédentes et j’ai lamentablement loupé la venue des Black Angels la première année. Là, c’était l’occas’ à ne pas manquer ! Et puis voir les Melvins en tête d’affiche d’un festoche dit Psyché, ça vaut son pesant de cacahouètes, non ?

L'affiche !

    Arrivés sur place avec Antho, première constatation : heureusement que la pluie s’est arrêtée de tomber. Une scène est plantée dehors et deux zicos font un boucan d’enfer ! Un guitariste et un batteur (Solids), qui jouent un Rock Heavy qui sent bon les 90’s. Entrainant. Et ça tient plus que la route malgré le son brouillon qui résulte de cette scène un peu coincée entre un bâtiment et un mur. Bonne entame (comme la bière) !

    La suite se passe à l’intérieur ! K-X-P est déjà sur scène (ça ne chôme pas entre les concerts !). Deux batteurs + un guitariste/chanteur (Hurleur)/bidouilleur de sample ! Les mecs sont grimés de longues tenues noires avec capuche, forçant encore plus la curiosité. J’ai bien tripé sur le premier titre, tribal, dansant et bruitiste. Après, c’est un peu tout le temps la même chose, le trip fonctionnant une fois sur deux. Par contre, avoir une (deux) vraie(s) batterie(s), qui fait le rythme dansant, Disco en live, faut avouer que ça pète !

    Retour dehors, face à la scène extérieure, avec un duo espagnol, complètement Electro : SVPER.
Bon, deux zigues se faisant face et s’éclatant derrière leurs consoles à bidouiller des sons, pour moi, ça va 5mn.

 Indian Jewelry

   Dans la salle, nous retrouvons Indian Jewelry, groupe atypique américain : deux guitaristes (le leader Tex Kerschen alternant avec le micro), une chanteuse/claviériste (Erika Thrasher, moitié du couple à la base de ce groupe) et une batteuse debout, façon Moe Tucker, martelant en cadence avec les beats délivrés par les machines. Tripant, là encore pour ma part, une fois sur deux ! On navigue entre un Velvet Undreground qui copulerait avec Suicide. Pour un résultat qui alterne bandant et repoussant. A creuser, tout de même.


    Dehors, c’est THE KING KHAN & BBQ SHOW qui va foutre le feu ! Derrière leur masques et habillés de tenues improbables, ces canadiens vont réchauffer l’extérieur avec ce Punk/Rock/Rockabily, joué à seulement deux grattes + une grosse caisse, mais diablement efficace. Blacksnake (alias King Kan, à la gratte) et Mark Sultan (gratte et grosse caisse), n’ont plus qu’à nous cueillir, faisant chanter l’auditoire. Et tout le monde aura la pêche et la banane, durant ce set bouillant. Comme quoi, c’est simple le Rock & Roll, quand c'est  bien fait.

    Wand, revient au Chabada pour la deuxième fois, en quelques mois. Enfin, ils ont déjà pondu un autre disque depuis. J’avais pris un méga parpaing, la première fois et je tendais déjà l’autre joue pour en « re-manger » un autre. Et bien, surprise ! Les Wand, n’ont rien perdus de leurs fougue, mais le show aura été bien différent de la première fois. A l’image de leur dernier disque (1000 Days) en somme ! Oui, ce disque ne sort que vendredi 25, mais est déjà sur ma platine depuis une semaine. Wand a toujours autant de puissance, mais l’enchainement des ambiances est plus marqué !  Cory Hanson (guitare) est encore plus le boss et s’est considérablement amélioré, en quelques mois. Son jeu est plus assuré et beaucoup plus précis. C’est lui qui dicte le sens à prendre, au reste du groupe, avec des passages beaucoup plus atmosphériques. On rassure les bourrins, quelques extraits de Golem, ont été distillés pendant ce set. Quoi dire d’autre ? Ah si ! Le batteur est fabuleux et le guitariste rythmique est toujours aussi stone. Défoncé, fixant le public comme si il était ailleurs, mais capable de distiller en même temps des riffs complètement démoniaques. Il faut le voir !

    Retour, dehors avec un DJ (Blanck Mass) qui officie derrière ses platines… Nous allons visiter le site, une bonne bière à la main… avant d’aller attendre les Melvins !


    Nous avons le temps de bien nous placer pour la suite : moi en fosse et Antho dans les gradins (hé ouais, je sais, un mythe s’écroule !). Le temps de voir Buzz Osborne faire une partie des balances. Ce mec, que l’on connait depuis qu’on est gamin,  est complètement impressionnant et dégage un charisme de dingue. Bon, (the) Melvins, ça déchire sur disque, mais sur scène… c'te claque. 


   Ca commence bien : on entend un mec qui tousse, bloqué façon sample, craché dans tous les baffle ! Ouaip, c’est bien Sweat Leaf du Black Sab, qui écorche amoureusement nos oreilles, pour l’entrée des artistes ! C’est le moment de « manger » sévère ! Visuellement, d’abord : deux batteries en action, ensemble, c’est d’une puissance ! Et Buzz, habillé de sa « robe » façon gourou, ça fait son petit effet. Ensuite, le son dégagé : Buzz délivre des riffs façon Panzer, surlignés (comme s’il en avait besoin !) de la basse ultra-saturée de Jared Warren avec deux bougres qui s’évertuent à défoncer leurs peaux, au milieu (j’ai nommé Coady Willis, autre moitié de Big Business et l’autre légende, Dale Crover !).


    Deux batteurs qui se complètent sur certains titres, ou totalement synchro sur les autres, c’est selon. Sensation impressionnante, oppressante parfois, mais surtout extrêmement jouissive. Buzz fait le show, scéniquement, musicalement et vocalement, appuyé par les chœurs des trois autres (ça aussi, c’est très fort !). Les Melvins ont fait virer ce festival, du Psyche vers le Metal le plus lourd. Petit plaisir des programmateurs ? Si c’est ça, merci d’avoir eu l’audace de faire venir ce groupe légendaire, dans la cité du Roi René. Et si c’est dans la charte du festival, alors Levitation c’est couillu !!

A bientôt les vieux rockeurs 

Arno

jeudi 24 septembre 2015

Tame Impala, Sufjan Steven, Wilco & Ryley Walker



Tame Impala – Currents :


    Sujet de discordes, tellement certains sont déçus de la tournure que prend Tame Impala, avec ce Currents. Je dois dire qu’il m’a fallu du temps pour assimiler, apprécier et « comprendre » ce disque. Quasiment plus aucunes guitares, claviers et grosse caisse en avant, le côté hit et pop est clairement et complètement assuré par Kevin Parker et ses sbires. Donc, je comprends que l’immédiateté très dansante de titres comme The Moment, The Less I Know The Better ou ‘Cause I’m A Man, participe au rejet de certains, qui étaient pris d’amour par leur excellent précédent disque, Lonerism. Après, s’il on s’accroche, ce disque est encore un bon cru, avec ses titres et refrains entêtants, qui s’incrustent durablement et qui donnent furieusement envie de bouger son cul ! Et puis, il y a l’incontournable Let It Happen, titre de plus de 7mn, qui fait admirablement bien le lien entre un Apocalypse Dream et les nouveaux titres de Currents



    Le disque est truffé d’intermèdes planants de moins de 2mn et le groupe sort de son chemin habituel de composition avec quelques surprises : Eventually, un slow qui tue ; Past Life très cinématographique, très  « Air » période Virgin Suicides… Sinon, pour les mécontents, Disciples et Reality In Motion rappellent le passé !
    Pour les déçu, je conseille d’aller écouter les deux excellents derniers disques de Holydrug Couple, qui sont clairement dans la veine des bombes Innerspeaker et Lonerism. Mais l’un n’empêche pas l’autre : aimer l’ « ancien » et le « nouveau » Tame Impala !



Ryley Walker – Primrose Green :


    Belle claque dans la tronche, que ce disque (encore merci More Blues des Zoreilles et SOF) ! Ryley Walker joue un Folk intemporel et complètement habité. A l’écoute de ce disque, on a l’impression de se retrouver à la fin des 60’s, début des 70’s, en Californie ou en perfide Albion, soit, en pleine révolution musicale. Nostalgique, mais pas passéiste, cette musique reste terriblement moderne. Ryley a truffé son disque d’arrangement luxuriant : piano, guitares, percussions, contrebasse et autres instruments qui ajoutent de la chaleur à ce disque, tinté de plans Jazz.


    Entre furie contenue (écoutez le passionné Summer Breeze ou Love Can Be Cruel) et douceurs chatoyantes (Same Minds, le Country On The Banks Of The Old Kishwaukee, l’impressionnant Sweet Satisfaction avec cette guitare électrique saturée résolument actuelle, soit 6mn de pur bonheur…), avec cette voix hantée, qui donne tout. Disque somme, où il n’y a rien à jeter et encore une surprise cette année, avec ce disque chef d’œuvre, sorti fin mars.




Wilco – Star Wars :


    Encore un beau pied de nez de la part de Wilco ! D’abord, cette pochette quelque peu décalée par rapport au nom du disque. Et aussi, parce que le groupe a distribué son dernier opus à écouter, pour ses fans, bien avant la sortie physique du disque (en juillet, pour une sortie dans les bacs prévue fin aout !).


    Après une entame bruitiste et décalée, qui montre que le groupe est toujours autant insaisissable (EKG), More… et cette ritournelle « Beatlesienne » nous ramène en terrain connu. Enfin connu… Wilco est toujours autant surprenant : mélodies sur le fil, guitares stridentes… Mais un titre qui met peu de temps à s’apprivoiser. D’ailleurs, la plupart des titres de se Star Wars, sont attachants rapidement. Grâce aux refrains, sûrement : Random Name Generator, The Joke Explain

    Ce groupe est insaisissable mais extrêmement attachant ! You Sattelite sera le point d’orgue du disque. Une montée douce comme ils savent si bien le faire. Une chanson qui met en transe jusqu’au fade out final. Superbe. Un album qui passe très (trop) vite (les titres sont assez courts !), qui va à l’essentiel. A ne pas louper non plus, le rock & rollesque Pickled Ginger, rock entrainant avec ce riff qui lorgne vers un AC/DC et ce solo complètement déjanté. Ah, j'oubliais ! Jeff Tweedy est l'un des meilleurs chanteurs actuels ! Ça c'est dit !



Sufjan Steven – Carrie & Lowell :


    Il aura tout fait : fanfare sur les routes des US, Electro alambiquée, arrangements classieux… Aujourd’hui ce sera simple : une guitare, quelques chœurs, quelques arrangements de piano, de claviers. Le résultat est stupéfiant de beauté et d’épure ! Des titres qui prennent aux tripes. Sufjan parle essentiellement de sa mère, décédée en 2012, et des moments passés qui ressurgissent, enfant, dans l’Oregon.
    C’est dingue de voir comment, avec sa seule guitare et sa voix, il arrive à nous faire venir les larmes : All of Me Wants Al of You, John My Beloved, Blue Bucket of Gold ou, surtout Fourth of July (avec ce titre, ça fonctionne à chaque fois sur moi !)


    Un disque à écouter, tranquille, bien installé, un verre à la main... Si vous êtes triste, que vous passez des moments difficiles, vous allez fondre (et j'en parle en connaissance de cause !)... Mais putain que c'est beau !

A + les rockers !

Arno

lundi 7 septembre 2015

Ghost – Meliora



 
    Les suédois déguisés sont de retour avec un disque imparable ! Un condensé de ce qu’ils ont fait avec le Hard Rock racé d’Opus Eponymus ou le Pop /Hard d’Infestissuman. Tout est là : du kitch assumé aux riffs imparables, en passant par ces claviers/orgues et chœurs « religieux », sans compter l’Artwork très typé de Zbigniew M.Bielak (entre art grec, rétro années 30 et art déco). La recette est distillée méthodiquement, subtilement comme une drogue, lors de ces 8 titres (plus deux intermèdes) et ces, à peine, 40mn de musique.

 
    Les premiers extraits étaient fort alléchants : Cirice avec son refrain entêtant à la Metallica post Black Album, avec une intro qui ressemble un peu à celle de As I Am de Dream Theater ; ou From The Pinnacle To The Pit avec cette basse surpuissante qui donne la marche à suivre. Intro typique (claviers type films d’horreur), avec Spirit et son refrain à chanter à tue-tête, pour bien remettre le contexte. Refrains entêtant (traumatisants, même, la nuit, dans sa tête !), et titres travaillés au cordeau, avec des gimmicks bien placés. Un titre balade et hymne, à la fois (He Is), où le groupe flirt parfois avec le ridicule (claviers, pianos sirupeux, la « balade des hardos » de rigueur…), mais la qualité d’écriture avec ce solo de guitare central (et le final, aussi !), rend ce titre incontournable. Titre enchainé à l’un des plus violents écrits par le groupe : le monstrueusement entrainant Mummy Dust.

Nouveau look et nouveau chanteur (sic), Papa Emeritus III

    A noter aussi les nombreux plans Prog’ dans ce disque : breaks et gimmicks de claviers (par exemple sur Absolution), soli de guitares maitrisés (les mecs se sont améliorés techniquement, ou les Nameless Ghouls ont changé ! Pour le batteur, c’est fort probable, car évoqué dans une interview.), jeux de batterie plus complexe (Tiens ?!?), sans en faire des tonnes et sans rendre ces passages interminables. Ils ont décidés d’être concis, mais efficaces. Après quelques écoutes, vous allez tous fredonner les Majesty (magnifiques soli de gratte là aussi !), Absolution (riff de dingue, encore !) ou le final Deus In Absentia (rappelant les titres les plus catchy d’Infestissuman) qui se termine à l’église. Putain de fucking disque ! Et disque de la rentrée, ni plus, ni moins !

 Album écoutable entièrement en streaming !

    Allez, je repars l'écouter ! “Can you hear the rumble? Can you hear the rumble that’s calling?”

A +, les vilains rockers !!

Arno