mercredi 19 août 2015

George Clinton & Parliament/Funkadelic, Dr. John & The Nite Trippers



Jazz In Marciac, le mardi 11 août 

 

    Concert de Parliament/Funkadelic évoqué par P, du forum Speak of Floyd, courant du mois de juillet. Il disait qu’il irait bien voir le groupe lors de ce festival et moi qui lui répond, que si j’étais plus près, j’y irai les yeux fermés, sans réfléchir plus que ça. Et puis, en voyant la destination de nos futures vacances en famille, je me dis que je ne serai peut-être pas loin… Bon, rien n’est fait : il faudra convaincre ma dame et mes monstres d’aller voir ces olibrius ! Les premières semaines se passent et plus ça va et plus je me dis que ce serait top de voir cette machine à bouger les culs ! La famille est partante, la vie est belle.


     En matant le programme, ouah !! Dr John en première partie ! Une légende de la Nouvelle Orléans en bonus ! Quels chanceux nous sommes ! Nous débarquons dans le petit village de Marciac qui est en ébullition. En effet, en plus du festival Jazz In Marciac, qui existe depuis 1978, c’est la fête sur place : festival Off, vendeurs autours de la grande place, soirées à thème dans les bars… Ce qui rend ce charmant village des plus accueillants. Nous nous renseignons pour savoir où se trouve le chapiteau. Arrivés sur place, nous récupérons nos billets et nous intégrons dans une file au hasard.  Et comme ce dernier fait bien les choses, nous récupérons des bracelets pour places assises ! Coup de bol, nous nous retrouvons tout devant, la scène légèrement sur notre gauche et avec un écran face à nous. Super pour les enfants et pour leur premier concert. Mais nous trouvons curieux de voir une énorme fosse assise avec, derrière, une fosse debout très éloignée de la scène, sachant  que 75% du public assis est plutôt âgé. Cette incongruité aura son importance avec George Clinton et sa clique (soit une vingtaine de personnes sur scène)…


    Les musiciens de Dr. John arrivent sur scène, avec Sarah Morrow, au trombone et à la direction musicale, on sent que ça va dépoter. « Does anybody need a doctor ? », lance-t-elle en introduction. Et là, le boss arrive, tout doucement, se trainant avec sa canne en corne, un impeccable costard et un chapeau avec multitude de plumes colorées. Première impression : va-t-il avoir la santé nécessaire pour assurer ? Quelques titres pour se chauffer et plus la prestation avance, plus Dr. John est au top. Vautré sur son piano (avec une tête de mort obligatoire, dessus !) il tresse ses notes de Blues Cajun. Il passera sur un autre clavier pour délivrer un groove imparable, ou enfilera (sur une épaule) sa guitare demi-caisse magnifique, pour décocher un solo purement blues et complètement habité. Ne pas oublier les musiciens qui l’accompagne, tour à tour discrets et passant ponctuellement dans la lumière pour délivrer des solos exceptionnels (Sarah Morrow impressionnante ; Jamie Kime à la gratte, purement efficace ; sans oublier une rythmique (Roland Guerin et Herlin Riley) capable de pilonner ou caresser l’auditoire). Nous avons eu le droit à un festival de titres (concert d’une durée de 1h45!) allant du Blues au Jazz, en passant par des reprises complètement réarrangées pour l’occasion (Wonderful World, Do You Call That A Buddy…). Et j'ai reconnu un Gris Gris Gumbo Ya Ya, superbement réactualisé ! Un sacré moment... que mon petit dernier a passé à dormir…


    Pause à la cool entre les deux concerts, avant la déferlante Funkadelic/Parliament. C’est sûr que le contraste entre une fosse à moitié amorphe et ce qui ce passe sur scène, avec un groupe survolté, est plus que surprenant. Frustrant même, moi qui danse comme un dingue sur ma chaise, j’ai aussi envie de me mettre debout pour bouger mon cul plus librement ! Une section rythmique terrible, trois guitaristes, un saxophoniste, un trompettiste, au moins 5 chanteurs avec Clinton qui finalement intervient peu vocalement, quatre choristes, des danseurs et des gars qui se baladent pour faire chauffer le public, ça fait de l’effet ! Clinton fait des signes pour que le public de devant bouge, mais ça reste calme. Il faudra attendre quelques titres pour que cela se barre en live : envahissement de la fosse assise avec tout le monde qui danse, par terre, sur les chaises… du beau, du grand n’importe quoi ! Nous sommes super bien placé pour que les enfants puissent rester assis et qu'ils arrivent à regarder le concert grâce à l’écran devant nous.


    Ambiance de malade et les classiques s’enchainent : P-Funk, Mother Ship Connection, One Nation Under A Groove, Star Child, Atomic Dog…fou ! Une choriste sexy, déguisée en chat(te), prend le micro seule et réchauffe encore plus la salle !! Give Up The Funk est étiré et rend les gens complètement déments : Clinton a même essayé de faire arrêter le morceau, mais, sans succès, il se tourne vers le public en rigolant. Sacré personnage que ce George Clinton ! Il mène son monde, gérant les interventions, prenant à témoin le public et souvent s’asseyant sur une chaise et profitant du spectacle et de cette (sa !!) musique enivrante.


    Pour ma part, un Maggot Brain d’au moins 15mn, m’a complètement retourné. Les deux guitaristes ont rendu un sacré hommage à Eddie Hazel et le morceau prend une puissance de feu en live ! Il monte en intensité, tout doucement pour terminer en furie. Le batteur, est une véritable brute et le bassiste groove comme un diable. Dingue ! Après deux heures de ce concert de folie, nous sommes repartis le cœur léger. Dans ma tête, sont restés pendant plusieurs jours ces rythmes sexy, ses gimmicks inoubliables (et qui ont été allégrement pillés par les rappeurs !) et ces ritournelles indélébiles !


Un moment inoubliable !

A plus les rockers, fous de musique !

Bow Wow Wow Yippie Yo Yippie Yea !!!!


Arno