lundi 25 mai 2015

Blur - The Magic Whip



    12 longues années sans nouvel album studio ! Oui, "Think Tank" était la dernière œuvre d’un Blur même pas au complet. Graham Coxon, ayant quitté le groupe pour embrasser une carrière en solo très prolifique et d’une grande qualité, suite à des brouilles répétées avec Damon. Les deux réconciliés, voici le retour du groupe Anglais avec "The Magic Whip", une sorte de petit miracle.


    Miracle, parce que ce disque est né suite à une date de concert annulé en Asie. Le groupe ayant du temps de libre, le consacrant en s’enfermant dans un studio à Hong Kong, et bossant sur des bribes de musiques écrites par l’inspiré et boulimique Damon. Miracle aussi, parce que ces titres sont restés au chaud un moment et c’est Coxon, qui trouvant ce travail très intéressant, convoqua Stephen Street pour produire et arranger au mieux ces séances de travail. Miracle enfin, parce que ce disque inespéré est excellentissime !

Graham Coxon, Damon Albarn, Alex James & Dave Rowntree

    Retour aux affaires avec ce Lonesome Street inaugural et cette rythmique qui fait bouger le boule tout en rappelant des mélodies que le groupe a toujours su pondre. Un Rock nonchalant avec cette rythmique caoutchouc, les bidouillages géniaux de Graham à la guitare et ceux de Damon avec ses claviers. Et cette voix de branleur Anglais pur jus inimitable !


    Une des réussites du disque, d'ailleurs, c'est de "gérer" le retour de Coxon tout en poursuivant aussi sur la lancée de "Think Tank". Avec la présence de titres complètement Bluriens comme I Brodcast (qui aurait bonne place sur "Parklife" !) ou Go Out (qui aurait pu être sur "Blur" ou "13" !) et d'autres qui cherchent plus l'expérimentation (Ice Cream Man ou le changeant Thougt I Was a Spaceman superbe !). On y retrouve aussi un peu de mélancolie à la "Everyday Robot", album solo de Damon, sorti l'année passée (New World Towers, My Terracotta Heart, There Are Too Many of Us...), cassant (un peu) la folie caractéristique du groupe. Enfin, le lieu d'enregistrement (Hong Kong), a aussi influencé certains titres (Pyongyang, (Damon ayant été faire une courte visite en Corée du Nord il y a quelques années), plus quelques sonorités orientales disséminées sur le disque (Mirrorball)).


    Y aura-t-il d'autres albums de Blur ? Nul ne le sait, mais "The Magic Whip" est un retour gagnant et bande son idéale de l'été qui arrive : je me vois bien, au soleil et un verre à la main, avec les cools Ghost Ship ou Ong Ong comme bande son. Savourons, amis rockers !

Arno

vendredi 22 mai 2015

Casbah Club, Wand (Angers Rock)

Bon, jeudi 21 mai, Angers était Rock ! Il fallait se couper en deux pour ne pas louper deux soirées exceptionnelles :

-la soirée Nineteen Something, ou le lancement du label Angevin qui veut exhumer les pépites Rock hexagonales des 90's.
    Soirée évènement donc, au Boléro (boite du centre ville) avec Casbah Club et les Dirty Hands.


    Je n'ai pu voir que la prestation du Casbah Club ! Et quelle prestation ! Comme le dit le chanteur (Casbah), c'est de la Pop/Rock mélodique; Moi je dirai que c'est du bon Rock & Roll de derrière les fagots. La rythmique actuelle de Zenzile (excusez du peu ! Voir mes deux récents comptes rendus de concerts du groupe !) , un chanteur charismatique et super à l'aise, un guitariste rythmique qui fait le job et le Gzu à la guitare lead. Ce dernier étant un pote de mon cousin Seb (je le connais un peu pour l'avoir croisé dans des concerts). Putain de feeling et de l'avis de certains briscards présents hier soir, ils n'avaient jamais aussi bien joués ! Je veux bien le croire tellement ils paraissaient "faciles" ! Faciles et heureux d'être ici, quelques décénies après leur faits d'armes : des sourires, des vannes, cette décontraction avec la sensation d'être entre potes.

Nota : amateurs de rock, allez jeter un coup d’œil sur le site de Nineteen Something, label de passionnés qui ont tout compris : les prix pratiqués sont honteusement bas ! (http://nineteensomething.bigcartel.com/)

    Un godet avec les cousins, contents que nous sommes de se (re)voir et pas le temps de mater les Dirty Hands (c'est con, ça devait être bien aussi !), je ne veux pas louper Wand !


-Wand au Chabada :

   Voilà un groupe qui, même s'il évolue dans la sphère Garage Rock (de L.A. et San Francisco) actuelle (Meatbodies, Ty Segall, Thee Oh Sees...), peut rassasier autant les Metalleux, amateurs de riffs bien plombés, que les adeptes des envolées psychédéliques. Ils sont aussi jeunes qu'ils fonts du boucan Shocked Ils nous scotchent avec un "Wall of (Dirty) Sound" enchainant les titres par des boucles drone, des effets psychés, des larsens bien gras ou un arpège venu d'ailleurs (deux guitares et une basse sur-saturées !).
    Complètement barrés, au point de perdre une partie de l'assistance en milieu de concert : un intermède qui m'a fait penser aux "triturages" live d'un Floyd période Barrett. Sauf qu'à l'époque, toute l'assistance était "stone". Certains ont ralé, mais moi, je n'ai pas boudé mon plaisir ! Le batteur est une brute au jeu bien lourd (et sans double pédale !) qui mène les turpitudes de ses trois acolytes (le guitariste/clavier étant complètement défoncés, mais assurant quand même !) et remet le publique dans une ambiance surchauffée (Du moins sur scène ! Dans l'assistance, c'est d'un mou du genou ! Mode "vieux" con qui parle !). Une heure et quart très dense (mise à part un problème technique bien géré par les mecs !), qui se termine par un titre seul à la gratte, de Cory Hanson, jeune leader déjà fortement charismatique. Ça promet pour la suite !
A plus, les rockers !

Arno

dimanche 3 mai 2015

Father John Misty & Calexico





Calexico - Edge of the Sun
Father John Misty - I Love You, Honeybear

Deux disques ! Deux albums qui vont vous faire voyager, sans bouger de votre salon.

    On ne présente plus Calexico, groupe de Joey Burns et John Convertino qui mélange diverses musiques (Folk, Rock, Mariachi, Country...) et qui propose une Americana assez singulière. Algiers (2013), l'avant dernier, insistait sur le côté Folk du groupe et une ambiance plus "noire", moins joyeuse. Superbe disque que je prends toujours autant de plaisir à écouter. Edge of the Sun, est plutôt un condensé de la musique du groupe, avec quelques touches Electro, bien amenées.


    Derrière le blase Father John Misty (FJM), se cache Josh Tillman , ancien batteur des Fleets Foxes (auteurs de deux superbes disques) avec une voix lumineuse. C'est le second disque du monsieur. Le premier, Fear Fun, est aussi hautement recommandable.


   Au niveau des ressemblances, on pourrait dire, déjà, que les deux premiers titres de FJM ne dépareillerai pas sur un album de Calexico. En effet, les arrangements, les trompettes, nous ramènent près de la frontière Mexicaine. C'est plaisant et l'interprétation est parfaite.
   Albums qui ne s'apprécient pas en seulement une écoute. Les arrangements prennent plus d'ampleur, les richesses et autres trouvailles sonores apparaissent et deviennent évidence. De nombreux instruments sont utilisés. Les deux disques font étal de la profondeur de la musique Américaine, entre "Folklore" (sans péjoration !), Rock, Blues, Country...Calexico s'essayant même au "Reggae Mariachi" (Moon Never Rises) et ça sonne plutôt bien. Autre chose aussi, la variété des ambiances présente dans ces deux œuvres : entre "luxuriance" et épure totale. Voir la ritournelle Electro (True Affection) de Tilllman, bombe mélodique qui tranche avec le charme sixty de The Night Josh Tillman Came to Our Apt. ou le Rock entrainant de The Ideal Husband, tout en réussisant l'exploit d'être crédible dans les deux genres.



    I Love You Honeybear est le genre de disque qui s'impose dans la durée. Une drogue bien dosée dont ont découvre encore des choses, même après une trentaine d'écoutes. Un travail d'orfèvre ! Et puis, il possède aussi le secret des grands albums : des chansons imparables. Et Bored in the USA se pose là : une chanson triste comme la pluie, où Tillman parle des lendemains difficiles du "Rêve Américain" (Subprimes, chômage, expulsions...) avec ses rires enregistrés glaçants ! Un bijou d'écriture. Comme si ça ne suffisait pas, Josh nous achève avec Holy Shit, superbe chanson qui démarre piano/guitare acoustique, portée par cette superbe voix qui n'a pas fini de vous faire complètement chavirer. Titre qui prend son envol avec de luxueux arrangements de cordes. Magnifique et renversant ! Ne pas oublier non plus les interventions mesurées de Jonathan Wilson, producteur, à la gratte. Quand on connait le toucher exceptionnel du Monsieur... Ici, il est relativement discret, mais illumine quelques titres de sa maestria.


   En ce qui concerne les différences, Calexico délivre une poignée de titres instrumentaux (Coyoacàn, Rosco y Pancetta), et multiplie les invités (Sam Beam, Ben Bridwell, Nick Urata, Carla Morrison et Gaby Moreno) qui accompagnent la belle voix de Burns, alors que Tillman assure seul les parties vocales sur son disque. Le FJM est peut être un peu plus homogène, alors que Edge of the Sun varies les humeurs et les changements de rythmes.


    Bref, tout ça pour dire que si vous aimez l'Amérique pour sa diversité, pour cette propension à vous faire vous évader, ces deux disques sont pour vous. Le temps s'arrête lorsque votre platine les joue. Privilégier la version Deluxe de Edge of the Sun, qui comporte six titres en plus, qui ne dénaturent en aucun cas l'album simple. Sinon, Father John Misty sera en octobre au Stéréolux à Nantes, et il y de fortes chances que j'y soit.


A très bientôt les amis rockers !

Arno