lundi 6 avril 2015

Archive, Torche, Killer Boogie, Blood Red Shoes & King Tuff



Torche – Restarter :


    Harmonicraft, le précédent, sorti en 2012, m’avait retourné comme une crêpe. Ce Metal lourd mais en même temps très mélodique était une vraie tuerie (je conseille aussi Songs for singles et Meanderthal) ! Restarter est moins enjoué que le précédent ! Encore plus massif, sans être dénué de mélodies accrocheuses. Mais bon, l’entrée en matière de Annihilation Affair, met direct les pendules à l’heure : les mecs ne rigolent pas et ne sont pas là pour ça. Murs de guitares massifs, épais, lourds… tout ce que vous voulez et des larsens qui sont mis au rang d’art à part entière. Voici le principal menu de ce Restarter, passionnant de bout en bout. Les perles s’enchainent tranquillement, mais bousculent certainement. Voir les speedés Bishops in Arms, Loose Men, Blasted… alternés aux « heavy  hyper fat » Minions, Undone, No Servants… pour nous amener, comme sur du velours, vers la “pièce” de 8 mn qu’est Restarter. Un titre qui mixe formidablement l’art de Torche, entre sombre extrême et lumière pleine d’espoir. Superbe réussite ! Un disque hautement addictif. Au Ferrailleur en juin !





Blood Red Shoes – S/T:


    4ème disque pour ce duo formé d’une guitariste à la voix sexy (Laura-Mary Carter) et d’un batteur percussionniste (Steven Ansell) à la voix moins sensuelle. Un disque de début de 2014, injustement oublié, et que je tâche ici, humblement, de re-habiliter en 2015. En fait, je suis carrément passé à côté de ce disque, l’année dernière, et j’ai eu tort. Un groupe de rock de plus, me direz-vous ! Pas faux, mais avec une petite originalité au niveau des voix, accordées parfois ou qui se partagent le lead. Une voix féminine qui peut rappeler PJ, Patty Smith… Une voix sensuelle et affirmée. A côté de ceci, c’est guitares hurlantes dehors, rythmes effrénés et refrains à chanter. Un Rock qui lorgne vers le Stoner, comme QOTSA, mais avec sa patte qui démarque des suiveurs bas du front.
    A noter aussi, cette pochette bien marquante, réalisé par madame, qui décidément possède bien des talents.



Killer Boogie – Detroit :


    Un projet Garage Rock du guitariste chanteur de Black Rainbows (le bûcheron Gabriele Fiori), combo de Stoner Italien de très bon niveau. Rien d’original, mais putain quelle efficacité. Hommage non dissimulé au Rock des Stooges et MC5, le disque donne plus que cela. Déjà, niveau musique, les mecs ont quelques années derrière eux et sont d’un niveau plus que respectable. Les solos sont tranchants, les riffs bandants et la rythmique décapante. Il n’y a aucun temps morts (mis à part Silver Universe au charme 70’s), et vous taperez toujours autant du pied, en vous déboitant les cervicales pour secouer le peu de cheveux qu’il vous reste (et je ne parle pas pour moi !).

Bref, un bon disque, qui s’il n’invente rien de plus, sait fait montre d’une efficacité à toute épreuve. Et puis… et puis, il y a ce Cosmic Eye, titre de 8mn, avec son break central qui vous envoie direct dans les étoiles. Un titre qui lorgne plus du côté du Space Rock comme Hawkwind (Eh, le dernier Black Rainbows s’appelle Hawkdope !). Une superbe chevauchée stellaire placée en plein milieu de disque, comme pour calmer le jeu, un moment. Comme dirait ma grand-mère, « Pfff ! Encore une musique de drogués ».



King Tuff – Black Moon Spell:


    Bon, il tombe des groupes Garage en pagaille, ces derniers temps ! Des émules de Ty Segall et Thee Oh Sees qui, s’ils ne sortent pas tous du lot, prennent le train en marche et profite de l’éclairage actuel pour se faire connaître. Avec les excellents King Gizzards, l’année 2014 fut aussi marquée par l’immancable 4eme disque de King Tuff. Dans le haut du panier, parce que le leader qu’est Kyle Thomas, sait torcher une chason parfaite. Et ce Black Moon Spell en déborde. Des titres incendiaires (Sick Mind, Headbanger…), des bombes à chanter à tue-tête (Black Moon Spell, Rainbow’s Run…), des pépites Garage Folk (I Love You Ugly, très Jay Reatard comme de nombreux titres sur ce disque !), brûlots Glam (Madness) et autres « sucreries » Pop (Eyes of the Muse)…
    Ce disque est jouissif et les solos de grattes très inspirés. Une musique fraîche, spontanée… qui fait du bien par où elle passe.



Archive – Restriction :


    Depuis que ce groupe existe, pour moi c’est du 50/50. J’ai aimé à la folie Londinium, qui me rappelle toujours mes années lycée. J’ai moins apprécié Take my Head, qui n’est pas mauvais et pris une méchante claque avec You Look Always the Same to Me. Depuis Lights (dont la tournée fut fantastique !), j’avais lâché l’affaire et était complètement resté de marbre devant le plébiscite général (médias et critiques) qu’a été Controlling Crowds. Donc, j’avoue que je n’étais pas motivé pour écouter quoi que ce soit d’autre de la part de ce groupe. Axiom, EP sorti l’année dernière, m’a remis en plein dans le bain. Un album trop court qui vous fait planer haut. A la première écoute de Restriction, j’ai eu peur. En effet, ce disque est d’une froideur qui tranche avec la (relative) chaleur du précédent. Il faut plusieurs écoutes pour amadouer ce disque d’une beauté certaine.


    J’ai toujours beaucoup aimé la voix de Pollard Berrier et sur ce disque, ils ne sont pas moins de 5 chanteurs sur Restriction (d’ailleurs, Dave Pen à une voix qui ressemble beaucoup à Pollard). Un album qui prend à rebrousse poils car rempli de moments de grâce, mais « ouvert » par un titre bien Rock (Feel It) et par Ladders et son final très enlevé. Sinon, vous partez avec Restriction pour un beau voyage, entre mélancolie et rêveries (le magnifique Greater Goodbye, entre autres) avec ces orchestrations dont Darius Keller et Danny Griffiths ont toujours eu la recette. A noter, une pochette, encore une fois, superbe. Le groupe sera à St Herblain en octobre et je compte y être.



A bientôt, les amis Rockers de tous poils.

Arno

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