lundi 30 mars 2015

Stephan Eicher - Miossec

 Poiré sur Vie, pour la première soirée de la 6ème édition du Festival Acoustic avec Stephan Eicher et Miossec. Vendredi 27 mars 2015.


    Bon, je dois dire que, arrivé dans cette salle de sport aménagée en salle de spectacle, j'ai eu peur que l'acoustique fasse défaut au Festival Acoustic. Mais il faut avouer qu'à part quelques passages un poil brouillons (plus à Miossec, quand le groupe jouait compact !), l'ensemble des deux prestations furent au niveau. Donc, tout d'abord, bravo aux personnes qui ont œuvrées à la sonorisation.


Stephan Eicher und die Automaten :

    La sortie du travail à l'arrache et la route, font que nous avons loupé les 10 premières minutes du show de Stephan Eicher. Nous arrivons quand démarre Two People In A Room, dans une version bluffante. Eicher seul au milieu d'instruments qui semble fonctionner tout seuls : Glockenspiel, Batterie, Piano, Orgues immense... Surprenant, c'est le mot ! Avec un nombre impressionnant de pédales devant lui, il enregistre des boucles avec sa (ses) gratte(s), lance un son d'instrument, un accompagnement... Bluffant et spectacle bourré de poésie, avec cette musique entre Folk, Rock, Electro et musique de Troubadour. 


    Ses chansons sont transformées, triturées, malaxées ou complètement épurées (la triplette Pas d'ami comme toi/Déjeuner en paix/Combien de temps, sont méconnaissables et complètement réarrangées. Pour ma part, j'ai été ému lorsqu'il a interprété Ce peu d'amour, Tu ne me dois rien, Rivière ou Dans ton dos. Stephan s'exprime, rigole avec le public, apportant encore plus de proximité  à ce show bien particulier.
     Ce soir, on peut dire "Monsieur" Stephan Eicher, tellement il assure le show seul (même si les instruments automates font aussi, à leur manière, le spectacle !). Et l'on ne peut s'empêcher de penser à un magicien qui fait ses tours. J'en aurai bien repris une demi-heure, tellement le temps passe vite.





Si ce spectacle passe près de chez vous, courrez-y !

Miossec :


    C'est Eicher qui remonte sur scène présenter les zigues qui suivent ! Il se dit impressionné par Miossec et sa troupe, tout en ne pouvant dire si il a à faire à un groupe ou bien un orchestre. Après la présentation de chaque musicien, il entame un Combien de Temps façon ambiance de bar, avec ses accompagnateurs d'une chanson et un Miossec aux chœurs graves. Sympathique entrée en matière improvisée. Stephan laisse la place à Miossec et sa bande de jeunes loups, aux instruments très Vintages Orgue Farfisa, Guitares demi-caisse, Contrebasse, Violoncelle, Clavier et Pianos sans âge... Nous sommes vraiment dans le bain de part cette ambiance feutrée.


    Concert excellent, ou les titres de son dernier disque ont la part belle et ne dépareillent pas au milieu des classiques que sont La Facture d’Électricité, Je m'en Vais, Baiser, Brest (merci Nolwenn qui a rendu cette chanson populaire !) ou un Défroqué plus que de rigueur avec ce groupe adapté à ce titre. Le Bassiste/Contrebassiste est le chef d'orchestre, relançant les boucles, faisant signe de stopper les morceaux ou passages épiques aux autres. Les musiciens s'échangent leurs instruments et paraissent toujours "faciles", dans tous les domaines (du Punk bien dur, au Folk le plus aéré !). Et je comprends mieux la remarque de Stephan, à propos de ce groupe.


    Petit pincement au cœur quand je vois Christophe, qui paie ses affres passées, totalement émacié et handicapé par un mal qui doit lui faire mal aux cannes (il a du mal à marcher et bascule en permanence d'une jambe à l'autre). Un Miossec appliqué qui murmure ou gerbe littéralement dans son micro (ça fait parler les Vendéennes d'un certain âge, qui ne sont pas très Punk !), et qui parlera un peu plus, au fur et à mesure du déroulement du spectacle. Spectacle complètement différent de celui du Chabada en 2002, avec un Christophe Miossec hirsute, bien plus joufflu, mais autant timide. Car ce monsieur est un très grand timide, qui aime prendre le pouls de son assistance (il finira par déconner, reprenant certaines blagues lancées en première partie par Eicher !).



Un bien bon moment que ce double concert, pas très loin de chez nous (et au prix très abordable, ce qui ne gâche rien !)

A bientôt, rockeurs des champs et des villes...

Arno

mercredi 25 mars 2015

Brieg Guerveno – Rhapsoldya – Gouez



 La Scène Michelet, Nantes, le 20 mars.


    Arrivé à la bourre, j’ai loupé Gouez (qui remplaçait Orkka). Comme ça, j’ai le temps de taper la discute tranquillement avec Joss, une bière à la main et de découvrir la Scène Michelet, bar/concert de Nantes qui surprend par sa proximité avec les groupes (c’est tout petit !)


    Deuxième groupe de la soirée, Rhapsoldya pratique un Rock/Fusion pour le moins surprenant : disons que c’est Breizh Against The Machine, ce soir. Le chant rappé est en breton et  à la place des pédales d’effets de Tom Morello, c’est un accordéoniste qui se charge de certains solos et des stridences. Bluffant, parce que la sauce prend bien,  les compos sont intéressantes, le chanteur et les musiciens  se donnant à fond.


    Ensuite, devant une salle (trop) clairsemée, Brieg Guerveno entre en scène. Le groupe est formé de Brieg à la voix et au chant, de Xavier Soulabail, bassiste filiforme énergique et de Joachim Blanchet qui maltraite ses fûts.
    J’avoue que, avant d’aller au concert, j’avais une petite appréhension à y retrouver la flamme qui habite le disque Ar Bed Kloz. Il faut dire que la qualité dégagée par cet album est indéniable et qu’il est parfois difficile, pour les artistes, de retranscrire sur scène un disque, une musique qui sont autant parfaits sur galette.


    Dès l’ouverture du concert (avec le morceau titre), mes doutes sont balayés. C’est précis, joué et chanté parfaitement. L'autre plus du concert, est cette énergie déployée par les trois musiciens. Comme je l’ai dit plusieurs fois, un trio ne peut pas tricher et ce soir cette remarque s’avère, encore une fois, fondée. Sur les passages les plus Metal, Brieg est comme une pile électrique, sautillant, montant sur les retours, cabotinant avec Xavier ou Joachim. Sa "voix d’elfe" est d’une pureté et d’une justesse troublantes. Les belles parties épiques de l’album prennent de l’ampleur sur scène et celles plus calmes (Bev Out Atav) apportent de la grâce au show. Seule une chanson change un peu l’harmonie du concert, apportant de la folie et l’adhésion du public. Un titre qui ressemble, avec son riff de basse saturée et son rythme Punk/Metal, à du Motorhead. Comme si Lemmy avait appris le Breton. Sinon, Brieg est loin d'être un manchot à la gratte et illumine les chansons de sa technique assurée, sans en faire non plus des tonnes. Efficace, précis, dans le mille.


    Une énergie et une assurance scénique qui est surement due aux nombreux concerts donnés, notamment avec un détour par le Japon, l’année dernière.
    Une soirée qui confirme que le groupe fait bien plus que les nombreux « suiveurs » du genre Prog/Rock/Metal, apportant une singularité et une énergie qui sont les bienvenues.

Grand merci à Joss de m'avoir permis l'emprunt de ses superbes photos :  Flicker de Joss

Quelques liens utiles pour mieux découvrir Brieg Guerveno : Site internet, Facebook  et Bandcamp

A très bientôt les amis du Rock.

Arno

samedi 14 mars 2015

Noel Gallagher's High Flying Birds - Chasing Yesterday

Noel Gallagher's High Flying Birds - Chasing Yesterday :


    Ah, les frères Gallagher ! Deux bonnes têtes-à-claques. Le genre de mecs qui n'ont encore rien dit, mais qui vous énervent rien quand les voyant. Dans le cas des frangins, c'est encore pire quand ils l'ouvrent... sauf pour chanter.

    Je ne suis pas un fervent adepte d'Oasis, mais il faut avouer que leurs deux premiers disques sont imparables (mention spéciale, pour ma part, à Morning Glory !). Dans le genre Pop/Rock efficace, on peut dire qu'ils se posent là. Liam sait chanter et Noel est un bon compositeur. Oasis éclaté, la guerre entre les deux a fait rage. Victoire de Noel sans combattre plus que cela, Beady Eye ("le meilleur groupe de rock du monde " dixit Liam (sic)) s'étant sabordé récemment.


    Deuxième album de Noel et ses High Flying Birds, soit lui tout seul, est une belle réussite ! J'avais déjà bien aimé son premier disque, sans qu'il me marque durablement. Ici, quelques pépites m'ont attiré l’oreille dès la première écoute. Rien que Riverman ! Un titre qui commence avec un accords de gratte comme Wonderwall, mais qui ensuite n'a rien à voir. Un titre à la cool avec un solo de gratte lumineux et un saxo à la Dick Parry (Pink Floyd). Superbe, somptueux et une entrée en matière qui met l'eau à la bouche.

    Ensuite, avec la même qualité, je vous parlerai aussi de The Right Stuff. Autre morceau à la cool avec une basse onctueuse, un saxo inspiré et encore un solo (plusieurs !) de gratte qui tutoie le ciel. Un titre qui vous fait partir très loin, et qui coule tout seul. Une chanson que n'importe quel compositeur en herbe aimerait "pondre" (même rien qu'un seul).


    Ce titre est enchainé à While the Song Remain the Same, autre perle de ce disque surprenant. Un morceau plus enjoué au charme 60's avec arrangements classieux et un refrain à chanter à tue tête.

    Trois titres sublimes et d'autres qui tiennent très bien la route : The Mexican entrainant avec son gimmick de gratte, comme The Girl With X-Ray Eyes et In the Heat of the Moment fait pour chanter, The Dying Of The Light pour danser le slow, You Know We Can't Go Back et Lock All The Doors très Oasis dans l'écriture ou le final très dansant, dans le genre "bougeage de cul", Ballad Of The Mighty I. Des chansons écrites avec toujours un soucis de qualité, des arrangements chiadés, de subtiles instruments qui apportent leurs contributions en tapant souvent dans le mille.


    Bref, ce Chasing Yesterday est une très bonne surprise, voir plus pour moi qui n'en attendait pas grand chose. Alors, pour les réfractaires aux frangins de Manchester, passez outre vos à priori et allez m'écouter ce superbe disque. Pour les autres, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Salut les amis rockers.

Arno