jeudi 26 juin 2014

Hellfest 2014



 La Valley

   Quelle joie de retourner sur les terres du métal Clissonais ! Je partais cette année avec l’envie de profiter pleinement du festival, de son site et de voir plus longuement mes connaissances surplace, trouvant, sur le papier, cette nouvelle édition moins pointue, moins à mon goût. C’était évidemment sans compter sur toutes les surprises que réserve le Hellfest, chaque année.

Vendredi :

   Arrivé sur site de bonne heure, première surprise :  le Hellcity Square ! Une place bitumée qui fait le lien entre l’entrée tickets, le Metal Corner, le Metal Market et l’entrée « cathédrale » du festoche, désormais pavée. Déco type Camden Town avec grosse Doc Martens, « fontaine » au milieu, Gorille géant et autres accessoires, avec plusieurs magasins. Après un bref détour sur cette place, une constatation : il y a du monde et il va falloir faire avec pendant ces 3 journées. « Victime » de son succès, le Hellfest est devenu une grosse machine et les 45mn d’attente avant la fouille pour rentrer, est l’un des désagréments de ces changements d’envergure.

Hellcity Square

   Enfin passé la fouille, nous voilà arrivés dans l’enceinte du plus gros rassemblement Metal de France. Les changements sont notables et assez impressionnants : place pavée entre la zone Merch/Bars et les bois du Kingdom Of Muscadet, un « totem » corbeau avec le programme des 3 jours par scène, la grande roue qui a le mérite de faire son « petit » effet (même si pour moi, c’est plus du folklore !), une entrée de la Warzone élargie, un coin bouffe conséquent et aéré… Ça commence bien !

Quelques nouveautés de la déco du Fest

   Direction le stand merch des groupes où un des Japonais nous assomment direct avec son Indus/Techno/Metal (Crossfaith). Le son est massif, mais les claviers sucres me feraient vomir mon petit déjeuner. Sur les conseil de Julien, résident Belge créchant chez cousin Seb, nous basculons vers la Main Stage 2 pour voir le Thrash efficace, mais pas original, de Fueled By Fire. Un pensée pour Vektor qui, un an plus tôt sur la même scène, nous avait purement terrassé.

   Après une petite restauration, retour dans notre fief qu’est la Valley . Le son sera encore de qualité cette année et Royal Thunder, avec sa sexy chanteuse à robe fendue, nous le prouve. Bonne prestation, mais je n’arriverai pas complètement à adhérer à leur Sludge/Stoner trop atmosphérique pour moi à cette heure.

   Retour vers la Main Stage 1 pour aller voir Therapy ?, l’un des groupes de cette édition que je ne voulais sûrement pas louper. Et je ne fus pas déçu : De larges extraits de Troublegum (si t’as pas ce disque dans ta discothèque, t’es fan de Phil Collins !!), deux reprises (Isolation de Joy Division et Breaking The Law du Priest pour brosser dans le sens du poil les moins convaincus !) et d’autres titres bien pêchus adaptés à cette prestation. Le power trio a envoyé le bois et l’entame du concert a mis tout le monde d’accord ! En effet, Knives et Screamager, soit l’intro de leur fabuleux opus, nous cueille sans ménagement.  Le set sera articulé autour des hits que sont Die Laughing, Stop It You’re Killing Me, Misery, Trigger Inside jusqu’au final Nowhere, repris par la foule en délire. Il faut dire que c’est leur plus gros tube, qui à l’époque fut matraqué par toutes les radios, à en devenir plus qu’usant (et à en zapper le titre quand j’écoutais l’album). Une époque (mode vieux con open !) où Fun Radio passait du rock… Là ça passait tranquille. J’espère que nombre de nouveaux convaincus se rueront sur leur discographie fournie et d’une grande qualité. D’ailleurs, j’aurai bien pris dans la gueule une des "gifles" de leur excellent dernier disque.


   Direction Kadavar et là je tombe nez à nez avec mon pote Laurent dont je n’avais pas le portable. Non Lolo, tu ne seras plus seul pendant ces 3 jours…

   Kadavar ! Quelle ampleur prise depuis la dernière fois que je les ai vus !! Moins d’intimité, bien sûr, mais une prestance digne des plus grands ! Le son était excellent et ils ont joués en patrons, piochant dans leurs deux albums forts recommandables. Tente pleine à craquée et foule enjouée. Chapeau les gars !

Kadavar
 
   Par curiosité, la suite sera Sepultura. Grosse gifle avec ce groupe qui ne compte plus les frères Cavallera en son sein, mais qui assure grave sur scène avec un Derrick Green en front man impressionnant. Ça  Thrashe, ça groove à tout va et les extraits de Chaos AD et Roots mettent une partie du  public moins connaisseur, comme moi, dans leur poche. Belle surprise pour ma part, surtout après avoir vu un Max empâté lors d’édition précédentes.

   Près pour la bascule vers la MS1 pour voir le groupe le plus attendu du WE : Iron Maiden. Je n’arrive pas à apprécier leur musique, même si je perçois les qualités de ce groupe. Mais finalement j’ai passé un bon moment, à voir ce gros barnum bien rodé. Les trois guitaristes sont impressionnants mais aussi très (trop) « bavard », Bruce est un énorme show man, mais celui qui m’a le plus impressionné c’est Steve Harris (qui n’était pas là pour nous servir le pain de mie ! Facile et nul, mais j’assume !) qui déborde d’énergie et qui enfile les notes à toute vitesse. Ce fut quand même un moment assez cocasse : avec cousin Seb, nous étions les seuls à ne pas réagir à chaque nouveau morceau alors que tout le monde autour de nous avait au moins une demi-molle…

 Le barnum de Maiden

   Ensuite bascule vers la MS2 pour voir le début de la prestation de Slayer ; Le gros son est envoyé mais je n’ai pas trop l’envie à ce moment précis. Entendre Seasons In The Abyss au loin m’a fait presque regretter de ne pas être resté… Pas de regrets, j’avais bien pris ma claque la dernière fois avec le terrible Lombardo aux fûts et feu Hanneman  à la gratte.

   Fin de journée à la Valley pour voir les excellents Electric Wizard qui vont nous assommer (c’est le mot) avec leur Doom puissant. Le son est dantesque et brasse les tripes ! La prestation sera sans demi-mesure aucune (le bassiste demande même aux ingés de monter encore le son, ce dingue !!) et gâche un peu la perception de leur musique. Malgré ceci, ce fut ENORME !! Moins nuancé que leur formidable concert de 2011, mais grand moment ! Et une question : comment la belle et frêle Lisa peu sortir de sa guitare des sons aussi monstrueux ??

Electric Wizard

Petit tour par la Warzone pour voir quelques titres de Kvelertak. Je trouve la musique excellente, mais la voix plus que braillarde du chanteur nous fait abandonner. Dommage, cette zique est parfaite. Nous finirons la journée au bar du Metal Corner à boire des bières et discuter avec des mecs rencontrés sur place. C'est aussi ça le Hellfest !!

Julien de retour du pit à Sepultura

Avec Lolo et Seb

Samedi :

 
   Journée écourtée pour moi avec kermesse des enfants qui a évolué entre soupe en brique et soupe en poudre.

   Je vais juste arriver pour la sensation du WE, d’après les échos, Clutch ! L’attente due à l’annulation de l’année dernière aura été comblée de fort belle manière. La tente est tellement pleine, qu’il y a une marrée amassée devant la Valley, qui ne peut pas rentrer et je retrouve par hasard les amis Tof et Antho. Les titres du dernier, Earth Rocker, sont taillés pour les stades et la Grange de notre génération, j’ai nommé Electric Worry, fut le point d’orgue de ce concert ! Le son était parfait et Neil Fallon est un front man de haute volée, alternant saillies à la guitare, au micro et notes d’harmonica. Un grand moment comme ce festival sait nous réserver.

   Je resterai dans la zone de la Valley pour être bien placé pour Monster Magnet. Quel plaisir de retrouver Dave Wyndorf et son groupe de Stoner de la première vague. Un Dave qui accuse le poids des années avec une bonne bedaine et quelques cheveux blancs. Mais bon, vu tout ce qu’il s’est mis dans le cornet et l’overdose qui a failli le terrasser en 2006, ça fait du bien de voir ce très charismatique survivant !
   Dire qu’en 1999, aux Eurocks, il était cette bête assoiffée de sexe, affuté dans sa veste sans manche en cuir et mis sur le devant de la scène Metal avec cette tournée en première partie de Metallica. Le bonhomme n’a rien perdu de sa prestance et les titres enchainés ce soir sont un vrai délice : Nod Scene, de nombreux extraits de Dope To Infinity et de Powertrip ! Reprenant sa posture avec les deux majeurs en l’air durant le « I never gonna work, another day in my life » et avec ses effets sur sa voix, Dave fera le complément du mur de guitares qui nous aura été servi ce soir. Encore un grand moment.

   Place à "Aerodupont" sur la MS1 ! Avant de démarrer, la question est : les papys seront-ils en forme ! Il faudra quelques secondes, le premier saut de cabri de Steven et les premières notes de guitares de Joe sur Back In The Saddle, pour savoir que nous allions passer un superbe moment.
Ce qui m’a plu c’est qu’ils ont joué de nombreux extrait de Rocks et Toys In The Attic (Saddle, Rats in The Cellar, Last Child, No More No More, Walk This Way et Sweet Emotion) ! J’aurai juste troqué cette scie de Don’t Wanna Miss a Thing par un Draw The Line de derrière les fagots. Quoique ce fut très marrant de voir de gros dur tatoués, cloutés et barbus chanter ce titre du début à la fin. Sous le metalleux se cache un petit cœur…
   Le show est bien rodé et rien ne dépasse : piano sur l’avancée de scène pour Dream On, confettis sur le final Sweet Emotion… Mais cela tient bien la route et Tyler est déchainé, lui qui n’a pourtant plus le dos potable (lire sa bio) et "j’aurai" droit à trois extraits de Get A Grip (Eat The Rich avec rot à la fin, super ; Cryin’ et Livin On The Edge bien puissant), que j’ai usé jusqu’à la corde lorsque j’étais encore puceau. Courte journée, mais trois concerts pleins !

Aerosmith

Dimanche :

   Dur dur ! Lorsque l’ami François m’a dit la veille « on part dès 9h30 ! », je me suis dit que cette dernière journée de Fest  allait être sportive. Et bien finalement pas tant que ça et ce départ matinal m’a fait découvrir quelques bons groupes.

Une partie du "Royaume"

   Le temps de faire un tour pour présenter le site aux gars (qui ne venaient que pour cette dernière journée), la MS1 est étonnement déjà bien remplie. Surtout pour un dimanche matin ! Dès que la chanteuse de Blue Pills commença à chanter, les poils se dressèrent de suite (n’est-ce pas François ?). Quelle voix ! Le groupe, que je trouvais bien sans plus sur disque, m’a littéralement cueilli durant ce set trop court ! Ils sont jeune (et "belle" !!) et ont toute l’avenir devant eux, s’ils creusent encore leur sillon avec ce Hard Rock teinté de Blues rehaussé par la voix de ce petit bout de femme. La surprise du WE.

Blue Pills

   Décalage vers la MS2 pour voir Scorpion Child, lui aussi friand de ce revival Hard Rock 70’s. Bon moment avec ces Américains qui ont aussi un sacré chanteur rappelant par moment, un Robert Plant de l’âge d’or du Zep. Trente minutes  qui passent vite. Un groupe à suivre, même si pas plus original que les cadors du genre actuels (Graveyard, Kadavar et Witchcraft).

   Pas beaucoup de chemin pour aller voir une vieille connaissance sur la MS1. Lofofora, une valeur sûre en live avec un Reuno désormais un poil bedonnant, mais avec une gouaille intacte. J’ai eu la chance de faire mon premier circle-pit avec Lofo, lors de l’édition 1999 des Eurockéennes. Un moment inoubliable ! Dommage que cette programmation, trop tôt sur l’une des scènes du festoche, ne leur laisse que trente minutes de son. Un son massif et brouillon, mais la grande foule agglutinée a pris méchamment son pied. Point d’orgue de ce show de dingue : l’invitation de Reuno à Maxime Musqua (trublion génial du Petit Journal !) à venir dans le circle-pit !

Une idée de la zone devant Lofo

   Retour devant la MS2 plus clairsemée pour voir l’une de mes attentes de ce Hellfest 2014, In Solitude. Groupe suédois qui fait dans le Metal un poil « théâtral » à la Ghost, mais sans les déguisements. 5mn de set amputés à cause d’une sorte de berceuse introductive à leur concert, c’est ballot. Surtout lorsque l’on a seulement 40mn pour sa prestation. Le son n’est pas tip top, mais les titres joués (tous issus de leur dernier et excellent Sister) rattrapent le coup. Pas le meilleur concert de la journée quand même…

   Petite pause bouffe dans le programme, pour retrouver à l’arrache Anthony (l’homme qui n’aime pas les portables !) et Céline (sa "surprise" du WE !!), pour aller prendre sa claque devant Lowrider à la Valley.  Du bon Stoner qui tâche, effectué par des Suédois qui ont la classe et qui ont sorti leur premier skeud en 2000. Et on dirait encore des jeunots !  La tente est remplie et le public réagit positivement en pogotant, slamant et headbangant à fond, ce qui a eu l’air de surprendre le groupe d’ailleurs. Tout le monde a eu la banane pendant ces trois quart d’heure de très bon son. Une bonne surprise, encore.

Lowrider, pue la classe !

   Je profite du creux dans ma répartition des concerts pour aller faire un tour, pour la première fois, au Metal Market. Les prix n’ont pas baissés depuis les années et la chaleur est étouffante. Choux blanc, mais ce n’est pas bien grave.

   J’ai loupé Black Tusk, parait-il excellent, mais pas House Of The Broken Promises dans la Valley toujours bien remplie. Derrière ce nom, long comme un jour sans pain, se cache différents membres des diverses versions du groupe Unida. Du Rock Stoner bien burné genre Red Fang qui passe comme une lettre à la poste. Pas de grande originalité, mais une efficacité à toute épreuve. Bon moment.

Déguisées, pas déguisées ???

   On ne bouge pas de la Valley, qui en plus d’avoir toujours des groupes de qualité, propose à chaque concert un son parfait (du moins ceux auxquels j'ai assisté !). Nous fument très bien placés pour voir Dozer, encore un groupe Suédois qui assument bien, avec les autres groupes de la Valley de ce jour, la première partie de Unida  qui finira le festival pour la Valley, 4h plus tard. Toujours du Stoner sévèrement burné et servi par un son impec’ !

   Retour à la MS1 pour voir Soungarden qui est fortement attendu aujourd’hui. Ils ne nous décevront pas avec les titres principalement pioché dans Badmotorfinger  et Superunknown et un final avec un Behind The Wheel super heavy. Comme l’ensemble de la prestation d’ailleurs ! Il n’y aura qu’un Black Hole Sun, chanté par toute la foule, et l’excellent Fell On Black Days, pour calmer un peu les esprits. Seul bémol pour ma part, le mix de la batterie et de la basse, trop en avant. Sinon, belle prestation avec un Kim Thayil qui fera vrombir sa guitare jusqu’à la fin, un Cornell en grande forme vocale, un Ben Shepherd visiblement énervé après la technique, basculant ses retours vers nous et le remplaçant de Matt Cameron à la batterie (retenu avec un Pearl Jam certainement plus lucratif !) assurant fort bien ce rôle. Heureux d’avoir pu voir une fois dans ma vie ce groupe très important pour moi, même si une heure c'est hachement trop court...

 Soundgarden
   Attente du Black Sabbath avec Emperor dans les oreilles et sur la MS2 (je zappe donc Spirit Caravan et Unida, mais faut faire un choix !). Pas du tout ma tasse de thé, mais ça avait l’air d’assurer grave dans son style de Metal (Black Metal).
   Alors si l’apothéose pour bon nombre de festivaliers fut la venue de Maiden à cette édition 2014, la présence de cette formation de Black Sabbath est certainement le plus fort aboutissement de ce festival. Je m’explique : Tony, Geezer, Ozzy et Bill sont « responsables » de l’existence de la plupart des groupes qui passent sur le Hellfest. Ils ont inventé en quelques albums le Doom, le Stoner, le Thrash, l’imagerie du Black… et j’en passe.
   Et quel plaisir de voir débouler sur scène, Tony Iommi rescapé d’un cancer qui avait, de fait, repoussé cet évènement l’année dernière, nous laissant avec un Ozzy en piteux état.
   Bonne prestation du groupe en général avec un Tommy Clufetos dans le rôle du remplaçant de Bill Ward (qui n’est pas de la reformation pour de sombres histoires de droits) et du bucheron de service. Geezer et Tony sont statiques mais le son envoyé est démentiel. A ce propos, Tommy est un excellent batteur, mais j’ai quand même regretté la finesse "jazzy" de Bill sur les classiques du groupe.
   War Pigs d’entrée ! Ça c’est fait ! Et en vrac, Chidren Of The Grave, Into The Void, Snowblind, Iron Man, Fairies Wear Boots, Black Sabbath, N.IB., … enfin que du Metal séminal à nous foutre dans les oreilles.

The "Hand of Doom" : Tony Iommi

   Par contre Ozzy reste Ozzy, gueulant 100 fois « I can’t ear you » ou « Put your hands in the air » et faisant bouger le public à chaque fois qu’il s’emmerde, c’est à dire à chaque partie instrumentale. Donc, après avoir vu "mamy" Ozzy trois fois, je peux dire que la coupe est pleine. Il a même réussi à se planter de ton sur God Is Dead, alors que ce titre est sur une tonalité très basse pour qu’il assure derrière (comme d’ailleurs tous le répertoire du groupe désormais !). Au secours !
   Autre point noir, mais ce fut les cas sur tous les concerts des Main Stages, le son. Un mix qui met en avant basse et batterie et qui lasse au bout d’un moment.

Enorme Black Sabbath !

    J’entendrai Paranoid de loin, pour pouvoir être bien placé pour apprécier le set d’Opeth.
   Et je peux vous dire que ce groupe, je l’attendais de pied ferme ! Première fois que je mettais les pieds dans la tente Altar/Temple de cette édition 2014, avec la rumeur que le son était loin d'être top. Et bien je fut doublement comblé : le son fut excellent et la prestation du groupe terrible.
   The Devil's Orchard en entrée finement exécuté et ensuite le retour des growls tant attendu dans cette assistance avec un Heir Apparent in our face. Les regrets principaux seront cette durée de concert trop courte et une place sur une Main Stage qui aurait été parfaite pour ce groupe qui le mérite.
   Enfin, les deux grosses claques en fin de festival, avec un Delivrance brutal à souhait et surtout un magnifique Blackwater Park, me laisseront complètement gaga...

   "The sun sets forever over Blackwater Hellfest Park"

A l'année prochaine

Arno

PS : pas facile de voir tout le monde sur ce site blindé, mais pensée à Sousoup (un jour, on y arrivera), à Reynald (Bah, t'était où ? On t'a pas vu aux soirées !!), à la bande du SOAD France (Party Boy, Foofree, Splotch et Stoof' pas vu du coup ; Jo', Downer, Vyuuse soit les inamovibles du festival !) et aux gars des Grandes Z'oreilles (Joss et Angrom ! Il faut plus de monde du forum l'année prochaine !!).

dimanche 1 juin 2014

Billet d'humeur




 Il est bien ce concert ??

Concert et portables :

    Ce billet d’humeur est pour toi man ! Le gars à qui j’ai demandé d’arrêter de prendre des photos ou/et filmer pendant le concert de Détroit au Stéréolux de Nantes. Je tiens avant tout à te dire que je ne te veux pas de mal (quoique !) et c’est juste pour t’éduquer un petit peu, et surtout que tu ne passes pas pour un con à chaque concert où tu vas traîner.

    Je vais rappeler le contexte, pour que chacun comprenne. Le concert de Détroit vient de débuter. L’attente entre Cantat et ses fans fut longue et le public est en ébullition. L’émotion est palpable et beaucoup y vont de leurs « souvenirs » : de nombreux portables fleurissent pour immortaliser l’évènement. Ça m’emmerde, mais je peux comprendre : prendre une photo c’est sympa et cela ne prend pas trop de temps. Ta copine a d’ailleurs pris une photo à un moment. Je m’en fous, ça peut m’arriver aussi pour illustrer mes comptes rendu de concert.

     Tu as pris toi aussi une photo, puis une deuxième et une troisième… et à un moment je me suis retrouvé à seulement voir Bertrand Cantat à travers l’image de ton portable. Saisis-tu l’ironie ? Je paie ma place pour voir un groupe jouer devant moi, mais une personne m’en empêche ! Merde !

     Et le pire c’est que du haut de mes 1,93m, je ne suis pas le plus gêné ! A ce moment-là je pense à la dizaine de personnes qui sont dans le champ de vision de ton portable et qui n’ont pas la chance de pouvoir voir correctement la scène, ni la chance d’être aussi grand que moi. Du coup, je vais te redire texto ce que je t’ai dit et que tu n’as pas dû comprendre puisque tu as aboyé aussi sec ! Je t’ai dit d’arrêter avec ton portable et de profiter du concert, que c’est dans ta tête que tu te feras les meilleurs souvenirs (c’est prouvé scientifiquement en plus ! Il n’y a pas que moi qui le dis !). Voilà j’ai simplement dis ceci.

     Tu avais dû passer une sale journée, parce cela ne t’as pas du tout plu ! Tu as commencé à me balancer des noms d’oiseaux et à me dire que c’était à moi de bouger si je ne voyais pas ! C'est pas con comme idée, mais je ne pense pas que tu sois dans le vrai quand même. Bon ta copine et une amie t’ont demandé de te calmer et je t’ai gentiment dis d’arrêter sinon tu allais le regretter (putain j’ai été super cool ! Soit c’est la sagesse qui commence à me gagner ou alors c’est que je me couille-molise ! En même temps je n’avais pas envie de me gâcher ce concert que je passais tranquille avec des amis !).

     Bon, je t’ai trouvé quand même bien inconscient. Imagine que moi aussi j’ai eu une journée de merde ! Je pense que tu aurais fini avec ta cigarette électronique dans le cul et/ou étranglé avec la lanière de ta besace. Donc c’est un conseil pour la prochaine fois : viens plus léger et fait attention avec qui tu te prends la tête. Ça peut te servir. Tu as eu de la chance de tomber sur un mec cool et qui a surtout eu la flemme de mettre en branle ses 100kg pour te soulever tes 70 à toi, tout mouillé. 
     Et, jeune fou, tu es revenu à la charge plus tard parce que ton nouveau voisin prenait sa première photo et que je ne disais rien (mais chut, ta copine n’est pas au courant de cette fois ci !!)! Là je t’ai dit que c’était la dernière la dernière fois que je te prévenais et que si tu continuais, tu allais en prendre une ! (Non mais, il y a des limites à la connerie, quand même !) Bizarrement tu as compris, malgré la musique forte ! 
    Pour ton information, j’ai fait comprendre à ton voisin, qu’au bout de sa troisième photo, il était temps d’arrêter. Il ne l’a d’ailleurs pas pris comme toi et il rangea son mobile pour profiter pleinement de l’instant présent.  

     Enfin, ne trouves-tu pas cette mode incompréhensible ? Venir voir un groupe jouer en live devant soi et se retrouver à photographier et filmer le show pendant une grande partie du concert ! Avoir un spectacle en face mais en être séparé par ton écran de téléphone ! Allons ce n’est pas sérieux ! Ou alors tu veux en faire ton métier, mais j’en doute. Donc laisse les professionnels le faire, c’est tellement plus beau et ils ont un espace pour ceci (et un temps défini !) et surtout, ils n’emmerdent pas les autres.


Imaginez vous derrière !!


     Et puis, tu vas sur Youteub et tu tapes Detroit Stéréolux Nantes et tu vas pouvoir voir moultes vidéos qui foutent la gerbe et avec un son douteux, mis en ligne par des mecs et nana qui n’ont pas eu la chance, comme toi, de me rencontrer. Tu vas en prendre du plaisir et je t’envie presque.

     Non, sans déconner, je vais faire mon vieux con 5mn ! J’ai assisté à une branlé de concerts et j’en garde souvent de très bon souvenir et cela, même sans avoir des photos ou des vidéos. Ces moments restent gravés à jamais dans ma mémoire.

     Alors j’espère avoir un peu pourri ton concert (non je déconne ! Ah non en fait, je ne déconne pas !), mais surtout qu’un jour tu comprendras ton erreur et ta mal politesse en ce joli soir de mai. J’espère que tu passeras le message au mec ou à la nana devant toi qui t’empêchera de prendre du plaisir à ton prochain concert. Tu sais on fait tous des erreurs, le tout c’est de s’en rendre compte et là, on grandit un peu. Cette « petite » humeur c’est surtout pour que ce fléau ne continue pas à pourrir nos salles de concert !

    Lors d’une discussion avec le légendaire Mike Watt, ce dernier nous disait qu’il était heureux d’avoir une assistance à l’écoute et en totale communion avec sa musique. Qu’aux États Unis, il y avait trop de gens qui parlaient et qui passait leur temps au téléphone, sans respecter les artistes qui se produisaient devant eux ! Moi je veux que cela reste ainsi, que les artistes aient envie de venir chez nous, et pas que ce soit la fête à neuneu avec des gens ne se respectent pas entre eux, durant ces moments de rassemblement à travers la musique ! Pas toi ?

Sur ce, bonne continuation et peace man ! Sans rancune ?!

Arno

Detroit, Stéréolux, Nantes le 27 mai



 
    A refaire le monde avec les amis dans un bar, nous en avons loupé la première partie qui, parait-il, était bien sympa. Bon, en même temps nous étions ici pour Détroit.

   Première sensation : l’absence de la scène musicale française de Noir Désir, a suscité une attente incalculable de la part des fans ; et cette sensation est palpable (c’est impressionnant) dès les premières secondes de ce concert qui commence par Ma Muse.
Cette voix m’a douloureusement manqué et c’est vrai que dès que Bertrand commença à chanter, l’émotion fut grande. Et lorsque le deuxième titre donné est Horizon, le clou est bien enfoncé. Mon préféré de l’album ! Le ton de la soirée est donné : cela va être un grand moment !

 
    Je dois dire que Des Visages, Des Figures qui est joué ensuite nous démontre deux choses : l’album de Détroit est une jolie suite aux aventures de Noir Dez et il reprend les choses où le dernier opus les avait laissé ; et que nous avons la chance, nous français, d’avoir un eu groupe d’un groupe d’un tel calibre, dans nos vies.

    La comparaison avec Noir Désir n’est quand même pas tout à fait juste ! Détroit c’est Cantat mais aussi Pascal Humbert qui y laisse beaucoup de son empreinte. Et le groupe que nous avons vu ce mardi soir, est bien différent. Il manque ce côté punk, ce côté urgent qu’avait Noir Désir, avec la guitare fougueuse de Sergio et cette rythmique bien reconnaissable ! Les mecs de Détroit jouent très bien ensemble, mais, et c’est normal, il manque ce côté « pas besoin de se parler pour fonctionner ensemble » qui était flagrant lors de cette dernière tournée de Nwar Dez’.


    Ici c’est un peu plus propre, plus calé, même si le jeu un peu  fouillis de Bertrand à la guitare tend à rappeler le passé. Une autre différence que j’ai noté, c’est que Cantat communique beaucoup, qu’il est joyeux, presque euphorique d’être en face de son publique. Il va déconner de nombreuses fois durant ce concert, répondant à des interpellations dans le public, parlant du résultat des Européennes (« Plus de 20ans d’activisme contre le FN qui partent en fumée ! Le travail n’est pas terminé ! »). Il est heureux d’être ici et est comme en famille.

    Les titres de Horizons passent extrêmement bien le cap du live (Sa Majesté méconnaissable et dansante, Null And Void bien Rock, Ange de Désolation boulversante). Et les titres de Noir Dez sont des bouffées de plaisir en barre pour les gens présents ce soir (même Lazy, que je trouvais poussive sur le dernier live, était parfaite de concision !). Mes coups de cœur sont le magnifique Le Fleuve avec ses notes d’harmonica qui fout les poils et Lolita Nie En Bloc qui m’a ramené 20 années en arrières. Émotion quand tu nous tiens. A noter aussi un Tostaky avec une partie discoïde qui fait bouger le boule ! Fallait quand même oser.

    S’il fallait chipoter je dirai que j’aurai bien aimé un enchainement de Ange de Désolation avec Horizon, qui est le point d’orgue de ce beau disque qu'est Horizons. Et même si je ne me suis pas pris une vieille claquasse comme lorsque j’avais vu Noir Désir en vrai, je dois dire que ce fut un très bon moment. Le seul véritable point noir de cette soirée, c’est le connard devant moi avec son portable à prendre des photos et peut-être des vidéos, si je ne l’en avais pas empêché. De ceci découlera bientôt un billet d’humeur sur ce putain de fléau qui se répand comme la peste dans les salles de concert de France…

 Merci à Joss pour cette photo ! (Ils n'ont pas joué Des Armes)

     Détroit est partout en festivals cet été en dans les Zénith ensuite. Vous ne serez pas déçu du voyage.

A très bientôt les rockers.

Arno

NB : Plusieurs rumeurs sont colportées en ce qui concerne les concerts de Détroit, comme quoi il y aurait des polémiques et manifestations devant les salles, ou qu'il n'y aurait pas beaucoup de femmes dans l'assistance ! Pas de "manif" à signaler et il y avait autant d'hommes que de femmes au concert auquel j'ai assisté. Ces dernières, manifestant bruyamment leur bonheur de voir le groupe...