dimanche 15 décembre 2013

Disques : Fuzz et Imperial State Electric



    Un vieux groupe, dont je ne me rappelle plus le nom (ATTENTION, ATTENTION, ceci est de l’humour !!) chantais « It’s Only Rock & Roll, but I like it !! ». Ce que je vous propose aujourd’hui, c’est simplement ça : du rock & roll sans la prétention de changer le "monde de la musique", mais qui fait du bien aux oreilles. Ou, plutôt, qui fait du bien tout court.

Imperial State Electric – Reptile Brain Music


    C’est quoi ce groupe ?? Juste dire que ce combo est composé de Nicke Andersson (ou Royale, lorsqu’il faisait encore partie des Hellacopters !) à la gratte épileptique et au chant et Dolph De Borst à la basse et aussi au chant (qui est accessoirement dans un « petit » groupe appelé les Datsuns !!).

    Si vous n’avez pas encore compris, ce troisième album est une furie High Rock & Roll Energy de première bourre ! Le premier titre, Emptiness Into The Void, fait moins de 2 minutes et donne direct le ton à suivre… On ne s’emmerde pas de futilité. On fait ouigner les guitares et que tape la batterie et que gronde la basse. Des gonzesses aux chœurs sur certains titres et il n’y aura rien de plus que les 4 zigues et du pur punk/rock en barre "près de l'os" (pour Lolo ;)).

    Si vous avez un peu plus de 30mn à tuer, ce skeud fera l’affaire ! Mais attention, ceci est hautement addictif pour tout punk et autre amateur de rock burné qui se respecte. Je vous aurais prévenu…




Fuzz – Live In San Francisco :


    Fuzz en live ! Rien que de lire ça, moi ça me fait saliver comme un dingue !! Bon si vous n’avez toujours pas écouté l’album Fuzz (mais qu’est-ce que vous foutez !! Allez-y de suite !!), vous ne pouvez pas comprendre de quelle furie je parle ! Ce disque est un concentré de toute la musique qu’on aime (elle vient de là…) et qui nous donne du plaisir en ce bas monde ! Alors, en live… Mama… 

    4 titres (This Time I've Got A Reason, Fuzz's Fourth Dream, You Won't See Me et One) et pas un de plus ! Ça passe très vite, mais ça passe tout seul et très bien. Un bon complément à leur superbe album et surtout, un groupe qui casse la baraque aussi en live. J’aimerai tant me prendre ce mur du son en pleine bouche et en direct…



    A noter que ce disque fait partie d'une série (qui je l'espère, n'est que le début !!), enregistrée en direct dans l'antre chaud bouillant de John Dwyer (chef des excellents Thee Ho Sees ). White Fence a aussi son Live In San Francisco...

    A noter (bis) que ce groupe a eu l’idée de reprendre (sur la face B de Sunderberry Dream) le 21st Century Schizoid Man de King Crimson, dans une version speed et malsaine qui fait grimper aux rideaux…


A très très vite les rockers…

Arno

samedi 14 décembre 2013

Concert - Jonathan Wilson – Stéréolux



10 décembre 2013



    Je termine l’année en beauté question concerts ! En effet, deux semaines après la belle Anna Calvi, j’ai vécu un moment de grâce en voyant Jonathan Wilson dans la salle Micro du Stéréolux

    Mais tout d’abord un petit mot pour Tiny Scalp qui assurait la première partie. 6 mecs  qui déboulent sur scène. Et ils ne sont pas venus ici pour acheter du terrain !! Guitares (2), Banjo, Basse et Batteur avec les balais… et au milieu, un fil de fer avec une voix puissante, mais chaude ! Quasi 45mn, qui sont passées à une vitesse ! Un (futur) grand groupe qui occupe parfaitement la scène et qui a captivé rapidement et efficacement son auditoire, avec ses chansons entre country, rock et blues. Allez les supporter sur leur Fessbouc et allez les écouter sur leur Bandcamp !



    Après cette fabuleuse mise en bouche,  Jonathan Wilson avec son groupe (batteur puissant, guitariste pas manchot, bassiste sosie de Ian Pace et le Elton John (dixit Antho) d’il y a 30 ans, derrière Moog et Hammond) arrivent sur cette scène avec devant eux, un public bien chaud et prêt à avoir sa dose de bonne zique! Bon, dès qu'il pose ses premiers accords, il met tout le monde d'accord, genre phrasé bien dosé, mais qui marque (Knopfler, sort de ce corps !!) !
    Des frissons dès les deux premiers titres délivrés au début de ce set : Lovestrong et Illuminations! Le jeu de gratte est exceptionnel, le son parfait (cette Telecaster tue !!!). Ses chansons sont étirées et magnifiées (c’est le mot !), sans une seule note en trop. Jonathan fait littéralement parler et pleurer sa guitare avec un son d’une surprenante pureté…


    Ensuite, j’ai bougé le cul sur Fazon et tripé sur Desert Raven (et ses déroulés de manche à deux guitares). Les moments d’exception se sont enchaînés : Dear Friend avec ce solo reptilien rallongé mais toujours passionnant, les titres avec les acoustiques (Can We Really Part Today ?, New Mexico) où Wilson alterne passages intimistes et cavalcades entrainantes.

 

    Priorité au dernier album Fanfare, plus rythmé, mais avec 4 pièces de résistance de Giant Spirit ! Le final Valley Of The Silver Moon sera juste dantesque avec ce riff entêtant et ses dix minutes trop courtes. 1h40 de pur bonheur sans rappel (on aura essayé de tout notre cœur !) mais avec cette sensation d’avoir vécu un moment unique, avec ce mec qui synthétise le meilleur de Gilmour (époque Meddle jusqu’à Dark Side), Knopfler (mais avec un médiator) et Neil Young (acoustique et harmonica).



    Les chanceux que nous étions, sont sortis de cet inoubliable concert avec des étoiles dans les yeux et toutes ces belles notes qui sont restées longtemps dans nos oreilles…

 Pour les ziquos : l'"usine à gaz"

    Quelle belle année musicale, mes rockers préférés…

Arno

mercredi 11 décembre 2013

Disque : Detroit - Horizons




          « Rien que la musique » et autres « On parle seulement de musique », voilà comment commence la plupart des articles et chroniques de cet album dans les médias. Mais je ne peux blâmer les gens qui ne peuvent plus écouter Cantat. J’ai fait une pause de Noir Désir de plusieurs mois après cet été de 2003. Je ne sais pas pourquoi (ou plutôt si !!), mais je n’arrivais plus à écouter cette musique qui avait tant compté dans ma vie, dans ma construction d’homme… J’étais déçu et complètement abasourdi. Depuis, j’ai réappris et mis cet « évènement » de côté. Sergio, Denis et Jean Paul n’y étaient pas pour grand-chose et ce groupe reste comme une belle exception dans le rock français. Une richesse et une intransigeance incomparable, encore aujourd’hui…
Voilà, dix années sont passées. Nwar Dez' n’est plus, les médias (les traditionnels, pas les spécialisés !) se gargarisent de chaque apparition de Cantat pour relancer la polémique, quant à sa légitimité à se montrer en public. Mais en même temps, il ne sait faire que ça : jouer, chanter et écrire des chansons…
Il revient donc aujourd’hui avec un nouveau projet qui est, au final, une très grande surprise. Parce que je n’attendais pas grand-chose de ce projet. Parce que le premier extrait (Droit Dans Le Soleil) m’a laissé de marbre, avec ce picking très vieille chanson française. Mais aussi, parce que, au final, Horizons est comme la continuité du magnifique Des Visages, Des Figures avec des compos sombres (comment pourrait-il en être autrement !), habitées et avec des paroles que chacun interprètera selon sa propre sensibilité.

Des titres lents mais denses et moites, ponctués de décharges électriques comme sur le titre Horizon (qui est la pièce maîtresse de cet opus). Un ensemble homogène et cohérent qui forme un tout avec cet artwork mystérieux. Une peinture tirée d’une photo prise par Cantat et déclinée sous différentes formes : gribouillé, ébloui de soleil, blanchit grossièrement, assombrit… De magnifiques arrangements écrit avec Pascal Humbert (Passion Folder, 16 Horsepower), l’autre tête pensante du projet Detroit, qui distille ligne de basse et contrebasse et apporte une certaine chaleur à l’édifice.  La relation avec Noir Désir tient aussi beaucoup à la voix incomparable et les sublimes giclées d’harmonica de Bertrand. La partie centrale formée de Detroit 1, Ange de Désolation et Horizons est tout simplement parfaite !  Ce qui fait que ce disque possède une montée vers cette partie et ensuite une descente relativement tranquille (Le Creux De Ta Main qui bouscule, Sa Majesté avec ses « sales » boucles) qui aurait dû se terminer seulement avec Null And Void (oui je ne suis pas convaincu par le final Avec Le Temps, dispensable pour ma part) qui rappelle beaucoup le titres The Chameleon et The Wound, titres chantés en anglais qui concluaient (presque pour le premier !) de façons magistrales les premiers Noir dez’.

Alors que la tournée annoncée du groupe est déjà pratiquement sold out, un sentiment ambivalent m’habite : la joie de retrouver cet artiste sur scène mais aussi beaucoup de questions en suspens et un drôle de sentiment malgré tout...

 

A bientôt les petits et les grands rockers.

Arno

dimanche 8 décembre 2013

Concert - Anna Calvi



Chabada, Angers le 28 novembre :

     Sortie en amoureux pour aller voir la belle anglaise et sa renversante musique.

     Première partie : I Have A Tribe

    Un jeune irlandais, seul sur scène avec une guitare et un piano, et qui, en cinq chansons, a mis le public dans sa poche. Sa musique et sa voix colle très bien avec le style musical de Miss Calvi. Un premier titre avec une guitare cristalline et cette voix pure qui se rapproche de Jeff Buckley. Les titres suivants m’ont fait penser à Damien Rice : mélancolie et pureté, tension et retenue… Pas d’album pour l’instant, mais j’ai hâte d’entendre ce qu’il va bientôt sortir sur disque.

 I Have A Tribe

      Lorsqu’elle apparait sur scène, on pense de suite à la fragilité, la délicatesse… Et en commençant par le doux Suzanne & I, nous sommes de suite dans le bain ! Entre respirations, silences, avec le son cristallin de cette Telecaster usée et cet ampli Vox qui a du vécu. Et cette voix, putain ! Cette voix susurrée, mais capable de monter très haut ! Une voix chaude et apaisante qui sort de ce petit bout de femme.
     D’ailleurs, comment cette femme d’apparence vulnérable, perchée sur ces talons de 15cm (elle ne doit pas dépasser les 1.60m avec !!), peut-elle sortir, par moments, toutes cette rage et ces notes rapides de ses guitares (une autre Fender et une Gretsch pailletée bourrée d’écho) qui semblent trop grandes pour elle ?
     Virtuosité et maîtrise symbolises parfaitement la belle Anna. Entouré d’un batteur au jeu fin et de deux autres musiciens  « interchangeables » qui se passent les instruments de base (basses, claviers) et d’autres peu commun (une sorte d’accordéon posé sur une table et percussions diverses…)


       Les nouveaux titres sont mis en avant et dévoilent tout leur véritable potentiel en live (Eliza en deuxième titre et tube en puissance avec son solo de gratte qui en met plein les yeux et les oreilles ; Peace By Peace, One Breathe, et leurs oscillations de tempo…)
        Les tubes du premier opus ne sont pas non plus en reste avec ce Love Won't Be Leaving magnifique qui termine divinement cette première partie de concert. Il y aura deux rappels ! Un premier avec une reprise, seule avec sa guitare, de Fire de Springsteen, pur moment de grâce et le Jezebel de Piaf d’une puissance de feu (sans mauvais jeu de mots !).

 
        Le second terminera la soirée de la plus belle des manières avec le virtuose titre inaugural du premier opus (Rider to the Sea) enchainé à Blackout repris par la foule entière ( qui serait bien resté encore quelques minutes !!)

Un très beau moment passé comme en apesanteur. Le genre de concert qui reste longtemps en tête et qui déstabilise le plus dur des rockers…

 
A très bientôt, les rockers des villes et des champs…

Arno