vendredi 26 juillet 2013

Disques : Black Sabbath, Birth Of Joy, Naam, The Editors, Thee Oh Sees, ASG et Atom For Peace



Devoirs de vacances …non, bande son de l’été !! Un bon moment pour (ré) écouter à la coule tous les bons disques sortis depuis le début de l’année ! C’est vrai que cette année 2013 a très bien commencée…

Atom For Peace – Amok :



                Sorti en début d’année, le projet solo de Thom Yorke qui ressemble plus à un super groupe sur le papier (Flea à la basse, Nigel Godrich producteur de Radiohead (entre autres), Joey Waronker à la batterie et Mauro Refosco aux percus), Amok est une perle electro dans la lignée de The Eraser.
                Ceux qui n’apprécient pas les délires avec machines des derniers Radiohead, peuvent passer leur chemin ! Les autres vont en prendre plein les esgourdes avec ce disque qui est très addictif, au fur et à mesure des écoutes. Default est une réussite très immédiate, mais les autres titres (Ingenue, Before Your Very Eyes..., Dropped ou Reverse Running), vont s’insérer dans votre cortex et ne plus vous lâcher…L’écoute sur disque (CD ou vinyle) ajoute à la qualité du son et est sublime par rapport à celles possibles sur le net ! Un superbe trip où la voix de Thom surnage encore une fois.



ASG – Blood Drive :



                Changement radical de genre avec ASG ! Groupe américain qui exécute un Stoner/Sludge de haute volée, avec un zest de Grunge pas déplaisant. Guitares massives et mélodies accrocheuses ! Si vous connaissez Torche et appréciez Harmonicraft, ce disque va vous emmener sur le même genre de planète… (Peut-être moins « fun », plus « sérieux ») Les albums précédents étaient très bons, mais Blood Drive tutoie l’excellence ! Trippant, furieux, aérien, lourd, posé, out of control… il nous fait passer par toutes les émotions !
Chant posé aigue ou grave, appuyé de cris biens sentis ; guitares en avant et rythmique groovie sur fond de batterie massive, la musique de ce groupe est variée et travaillée dans les moindres détails. Scrappy’s Trip, Children Music The Ladder ou Avalanche sont le must d’ASG ! ! Un album qui se termine avec un titre (Good Enough To Eat) en apesanteur avec voix grave, comme pour mieux retomber de cet enivrant voyage…



Thee Oh Sees - Floating Coffin:




                Le groupe du frontman et multi-instrumentiste, John Dwyer, qui est à la source de la vague déferlante de groupes Psyché/Garage/Rock de San Francisco, tous plus fêlés (mais très doués !!) les uns que les autres (Ty Segall, White Fence, Mikal Cronin…) a encore sorti un skeud ! Encore parce que la moyenne est d’au moins un album par an (parfois trois !!!).
                Putrified II et sa pochette bizarre, avec un chien avec une tête d’homme, était l’un des meilleurs albums de 2012, mais Floating Coffin, et sa pochette de fraises carnivores (décidemment !), lui est encore supérieur ! Le précédent était entièrement enregistré par Dwyer seul, alors que ce dernier est un effort collectif ! Le résultat est plus « chaud » et cohérent ! Ça démarre sur les chapeaux de roue avec un I Come From The Mountain limite psychobilly et super entrainant ! Enchaînement avec Toe Cutter - Thumb Buster et son riff d’entrée complètement tueur… Floating Coffin, rock épileptique enivrant et nerveux. No Spell comme un voyage avec ses montées et ses descentes et toujours ces cris qui ponctuent la jubilation engendrée par cette musique. Strawberries 1 + 2, avec un départ punk bien énervé et ses larsens de guitare et qui se mue en bonne zique de drogués lancinante. Maze Francier avec son rythme « à faire bouger le cul » imparable ! Night Crawler, bad trip lent mais qui rentre bien en tête. Sweet Helicopter, rock déjanté et toujours avec ce petit soupçon de délire sixties. Tunnel Time, fou et avec refrain (ah ahahahah ahah ah !!) à chanter comme un dératé et son break de clavier très Floyd de la période Barrett ! Et Minotaur qui termine calmement ce disque de façon magnifique et avec des chœurs à la Kim Deal !
Grand album fun et fuzz !!, Tous les bons ingrédients sont au menu de ce disque qui ne vous ennuiera pas une seconde… Une grande réussite et un groupe qui mériterait plus de soutien, tant il fait office de médicament à la morosité ambiante !




The Editors - The Weight of Your Love:



Quatrième album des anglais The Editors, mis à tort dans le même panier que les New Yorkais d’Interpol (c’est vrai que la voix du chanteur peut faire fortement penser à celle de Banks, mais la musique est vraiment plus « anglaise » !), est disponible.  Avec deux premiers albums sombres et parfaits, ils faisaient partis des groupes à suivre ! Leur troisième album, avait déçu la plupart des afficionados. Ils pourront se réconcilier avec le groupe qui nous livre un album pop rock impeccable : refrains à chanter, mélodies accrocheuses et arrangements classieux et tout cela sans être putassiers ou ouvertement commercial ! En somme, meilleur que les derniers U2 et Coldplay réunis !
Pas encore ce soucis pour The Editors, pour l’instant ! Disque qui propose trois premiers titres quasi parfaits (The Weight qui donne le ton, Sugar et ses basses entrainantes et A Ton Of Love, premier single, avec refrain imparable). Ensuite, pour ma part, l’engouement retombe un peu avec What is this Thing called Love, trop « sucré » pour ma part, Honesty, trop radio friendly pour moi et Nothing avec ses violons (ces trois titres sont quand même bien écrits et plairont à coup sûr aux plus « fleurs bleues ») Pour les plus rockeurs, vous pouvez passer directement à la face C du vinyle : Formaldehyde et son rythme entrainant typique rock anglais comme on aime remet les choses au clair ; Hyena et son riff qui résonne ; Two Hearted Spider, un vrai bon slow « habité » ; The Phone Book, mid tempo idéal pour faire la route et pour finir Bird of Prey qui termine parfaitement ce magnifique album de très bonne pop, et avec classe…




Naam – Vow :



                Ces très inspirés américains (depuis 2009, ils nous proposent alternativement longs formats et EP quasiment tous les ans), nous reviennent avec Vow, toujours dans le même délire Space/Stoner/Psychédélique comme on aime (ou pas !!) Alternances de pistes courtes qui servent d’introduction ou de « redescente » et de longs titres biens trippants, tout est ici rassemblé pour nous faire voyager !
La maîtrise et l’expérience en plus, Naam réussit un parfait album où tous les ingrédients sont sublimement dosés (claviers vaporeux et omniprésents sur tous les titres, guitares abrasives, basse caoutchouc et batterie lourde) ! Wov qui met dans le bain, Pardoned Pleasure et son break énervé, On The Hour très heavy et son clavier « Doorsien », Midnight Glow très trip seventies Stoner et surtout la longue pièce de 8mn Beyond et son intro « Floydesque » (hommage à One Of These Day !!), sont les titres qui structurent cet opus.



Adagio et ses nappes de claviers sont en charge de vous faire redescendre de ce trip que vous n’êtes pas prêt à oublier !



Birth of Joy – The Sound Of Birth Of Joy:



                Il s’agit d’un groupe Hollandais qui a sorti un album compilation (du type Your New Favourite Band de The Hives, qui compilait leurs deux premiers albums !). Je vous conseille donc de vous pencher, si vous le pouvez, sur leurs deux premiers albums (Make Things Happen et Life In Babalou), tous deux excellents et qui méritent une écoute intégrale



                Make Things Happen est plus sauvage, peut-être moins travaillé (quoique déjà maîtrisé pour un premier jet), mais d’une intensité communicative (Teeny Bopping, Surfing A Gogo…). Le clavier «Doorsien» et la voix du chanteur vous rappelleront parfois « les Portes de la perception », mais le groupe est bien plus qu’un ersatz des Doors ! Ecoutez le morceau titre et sa fougue qui fait un bien fou ! Les phrasés de guitares sont précis et biens placés, le clavier domine les débats sans en faire de trop ! L’esprit de Jon Lord flotte sur quelques morceaux ! Superbe premier album qui se termine avec un Battery Acid totalement épileptique et jouissif !



                Life In Babalou, deuxième album qui a toujours la spontanéité, mais qui met l’accent sur des arrangements classieux. Smile vous mettra dans le bain direct avec une rythmique d’enfer, un clavier bien lourd et sa guitare incisive ! Les titres sont plus longs avec des montées et descentes comme je les aime : intensité et retenue ! L’intro de Code Red à la Lazy du Purple qui enchaine sur un riff doublé guitare et clavier et qui vire en jam hendrixienne ! C’est bon !! Know Where To Run est un hit en puissance ! Un titre qui balance et qui se chante. Backstabbers est une bombe à retardement avec son début « inquiétant » ! No Big Days Out encore supra-sauvage et qui donne envie de taper des mains et secouer la tête. Magic est plus posé, plus envoutant, très bon aussi avec un final pied au plancher. Fat Fish est encore un hit en puissance à chanter à tue-tête en secouant tout son corps et avec son solo court mais classe… Envy termine l’album avec 6mn de pur son très addictif ! Jouissif, je vous dis, qu’il est ce skeud !!




Black Sabbath – 13 :






                Ou la réelle surprise ! Qu’attendre de ce groupe qui a inventé, à la fin des sixties, et en seulement un album, le Doom, le Stoner, le Thrash et d’autres pendants extrêmes du Metal à venir… Rien assurément et d’ailleurs, je n’avais aucune espérance et ma première écoute m’a laissé échapper un « Ouais, c’est pas dégueux, mais il n’y a pas d’originalité !! ». Quelle connerie ! On n’attend pas d’originalité du Sab’ quasi reformé (Bill Ward, pour de sombres histoires de contrat a jeté l’éponge…) de la première époque (la seconde étant avec Dio au chant), on attend des riffs efficaces qui bottent le cul (Toni est un dieu), une basse incomparable (Geezer est un dieu !!) et les cris d’Ozzy (qui est une sorte de dieu aussi !!).
Et je vous le donne en mille, tout est rassemblé dans cet album pour plaire aux fans de la première heure et aux autres ! Riffs inventifs avec des « hommages » aux classiques : le riff de départ de End Of The Beginning rappelle le riff d’ouverture de Black Sabbath (le titre). Solos à la hauteur du patrimoine du monstre qu’est le Sab’ : l’album en est truffé ! Nous avons même un titre à la Planet Caravan loin d’être ridicule (Zeitgeist, plaisant, avec congas et acoustiques). Breaks comme eux seuls peuvent nous pondre (God Is Dead, End Of The Beginning). Loner qui explique à la moitié des metalleux revival du moment comment doit s’écrire une chancon. Age Of Reason et son groove impeccable et son accélération thrash avec les « oh yeah » d’Ozzy en prime ! Live Forever, top heavy et son riff à la Supernaut, excellent. Bandes inversées au départ du titre Damaged Soul qui est une furieuse jam (avec harmonica et énormes solos) qui a la caractéristique de paraître spontanée (de nombreuses prises, sur cet album, sont des premières prises !!!). Final dantesque avec Dear Father et son riff metal très actuel et son clin d’œil (l’orage et la cloche qui sonne) qui signifie une boucle bien bouclée. Je n’ai pas parlé de la batterie, mais Brad Wilk (Rage Against The Machine) se fond bien dans le décorum de ces messieurs, même s’il est assez discret.



Album de haute volée qui se savoure au fil des écoutes ! A noter, trois titres bonus sont sur la version « de luxe ». Des titres qui sont de la même qualité que tous les titres proposés sur 13. Que j’aime ce genre de surprise ! Ils auront mis le temps, mais cela en valait la chandelle. Quelle inspiration ! Chapeau bas messieurs…




Prenez du plaisir, il y a matière et il y en a pour tous les goûts... 
A très bientôt et bonnes vacances, bandes de furieux rockers…



Arno

mercredi 24 juillet 2013

Review concerts : Birth Of Joy + Zenzile

Étonnant de voir qu'un groupe tel que Birth Of Joy soit programmé dans un festival censé animer gentiment une ville aussi in-animable qu'Angers, exemple parfait de communauté urbaine de bobos morts vivants... Étonnant de voir aussi qu'un groupe tel que Birth Of Joy ait été en mesure de bouger magistralement un public complètement hétéroclite, dont on a l'impression qu'il vient là plus pour profiter du frais de la soirée que du concert du jour... Une question : que font toutes ces mémés avec leurs bancs à attendre un tel groupe, complètement électrique dans l'âme??? Une réponse : soit elles ont vite déchanté, soit elles aiment bouger leur derrière sur trois pattes au son du nouveau (ancien) rock'n roll... Ceci dit, c'est plutôt sympa de voir le mélange des générations...

Un premier tiers de concert assez banal, non que les musiciens soient mauvais, loin de là, mais bordel, tout le monde assis devant un groupe de furieux rockeurs, ça le fait pas coté ambiance... Et d'un seul coup, miracle : à l'appel du groupe, tout le monde debout à bouger dans tous les sens pour accompagner un excellent rock vintage qui n'aurait jamais existé sans le MC5, et surtout les Doors ou Deep Purple... Tout ça dû à l'omniprésence de l'orgue hammond sur les compos du groupe... Et un peu à la voix JimMorrisonesque du chanteur... Cependant, loin du plagiat pur et simple, comment résister aux rythmiques 70's de cet orgue orgasmique, à ce batteur au jeu tout à la fois sec et léger mais toujours atmosphérique, et aux solos de guitare toujours méchamment et punkement interprétés... Rares furent les morceaux qui en restèrent à leur version originale, certains mêmes seront étirés à leur maximum en longues improvisations toujours jouissives et jamais barbantes... Le public apprécie l'énergie déployée par le groupe, le groupe s'en nourrit au point de faire un rappel aussi inespéré pour nous que pour eux...

Quel plaisir de voir que ces jeunots (pas plus de 25 ans d'age), absolument pas impressionnés par la lourdeur de la tache du jour et ayant donné tout ce qu'ils peuvent depuis le début, sortent de scène avec une joie non dissimulée et le sentiment d'une excellence dans le travail accompli... Au final un excellent concert d'un groupe à découvrir, tant pour ce son vintage que pour l'énergie dégagée...



Autre style : Zenzile à l'Artist O Champs au Voide, festival champètre au possible, cadre super sympa et multiples animations bien pensées entre les concerts, jusqu'au Dj  pour faire oublier qu'on fait la queue au WC secs... Zenzile, groupe unanimement reconnu sur la scène nationale, groupe phare du dub à la française, à l'instar d'un High Tone, mais groupe qui ne s'est jamais laissé enfermé par le style, lorgnant plus qu'à son tour vers le rock...

Contrairement à High Tone cependant, qui distille une ambiance d'apocalypse en live, avec des morceaux franchement déstructurés, Zenzile participe lui d'un dub plutôt campagnard, à la cool, très rarement agressif. Une basse omniprésente, ronde, chaude. Une guitare volontairement réservée quand la rythmique se fait dub, toutes griffes dehors quand il s'agit d'envoyer du riff. Un saxo qui, quand il s'y met, donne un putain de profondeur à l'ensemble. Et deux voix éminemment complémentaires : celle, chaude et lancinante de Jamika, et l'autre dans un registre total  reggae du petit nouveau Jay Ree... Pas mal de morceaux des derniers albums, plus rocks et moins appréciés des puristes, un peu de Zentone (tiré de la collaboration entre High Tone et Zenzile), et O plaisir, quelques perles tirées de Sound Patrol ou Sachem In Salem, albums phares du groupe... Mais je dois dire qu'en live, quelle différence? Quand le tout part dans des délires tout fait exprès pour t'emmener visiter les nuages, ben tu fais quoi? Tu montes dans l'avion sans te soucier de quoi que ce soit... On en ressort là aussi enchanté, des étoiles plein le cerveau en se disant qu'Angers, cette ville de bobos mal dégrossis (je l'ai déjà dit ça non???) aura au moins eu le mérite d'enfanter Zenzile, ce groupe de babas jamais grossiers... Mettez vous les vidéos ci dessous et posez vous pendant 1/4 d'heure, vous approcherez de la magie du groupe (la dernière étant un furieux dub rock comme seul le groupe peut en pondre)...


Bon été à  tous. Anthony

dimanche 21 juillet 2013

Du stoner!!! Kyuss et Glowsun...

Pour se rappeler au bon souvenir de Kyuss, les 10 minutes consacrées au groupe par Arte sur l'émission Tracks... Rien que les puristes ne connaissent déjà, mais ça constitue une bonne présentation pour les autres...

 

Et qui dit qu'on n'a pas d'excellents groupes stoners en France : Ecoutez moi ça : 


Souvent on se demande si la musique est à la hauteur de l'artwork, là on comprend vite que c'est l'artwork qui est à la hauteur de la musique... L'album dans son ensemble est absolument excellent : un son démentiel, digne des meilleures productions américaines, une vraie finesse d'écriture, de quoi décoller tout l'été... Merci à l'ami Reynald pour ses conseils avisés... Anthony

mercredi 3 juillet 2013

Hellfest 2013 Retour sur la « terre du metal » ...

...et ça fait du bien !!

                          Vous l'attendiez tous ! Le voici le compte rendu du Hellfest 2013, plus gros festival de ce genre en France. Retour sur le périple de trois jours à Clisson au Paradis (ou l'Enfer, c'est selon !!) du Metal et autres musiques "déviantes" ! C'est très long, mais qu'est-ce que c'est bon...




Vendredi :

                On attaque direct par le premier concert de la journée sous la Valley (c’est un peu notre port d’attache !!) avec 7 Weeks, groupe de stoner français qui arrache tout sur son passage ! Une musique, une prestance scénique qui m’a rappelé le concert de Bukowski l’année dernière, en plus puissant encore. Set trop court et groupe à suivre…

 7 Weeks

                On prend du temps pour faire le tour du propriétaire et constater les évolutions du site avec, entre autres, la nouvelle configuration de la Warzone (un piège à boue !) et le magnifique totem « Kingdom of Muscadet » ! Point de rassemblement pour retrouver la bande et autres potes présents sur site tout du long du WE !

 C'est marqué dessus...

                Ensuite choix cornélien : aller voir soit Bison BC qui exécute un doom puissant ou voir Vektor la bombe Thrash sans complexes ! Après maintes réflexions, c’est Vektor qui remporte l’affaire et finalement le meilleur choix : des potes nous ont rapporté un Bison inaudible et brouillon. Tout le contraire des jeunes américains qui pour leur premier concert sur le vieux continent, vont tout exploser ! Soli tranchants, changements de rythmes abrupts mais maîtrisés, avec une décontraction et une fougue impressionnantes. La voix du chanteur nous rappelle un peu le Hetfield de 1983 avec les cris de démence d’un Tom Araya ! De futurs grands ? C’est bien parti pour !


 Vektor a enflammé la Main Stage 2

                Retour à la Valley pour Black Cobra, dont on comprend mieux la musique sur disque ! A oublier… Direction la Warzone pour voir Negative Approach typique groupe punk hardcore des 80’s, avec attitude qui va avec : chanteur avec haine dans les yeux et un guitariste qui fera face à son ampli durant tout le set ! Intéressant, même si ce n’est pas ma tasse de thé avec ce chant plus que criard.

 Très négatif !! Negative Approach

                Il faut bien un petit Europe pour se refaire les oreilles ! Ce n’est pas du tout ma came, mais sous l’insistance des gars (et femme) des Z’oreilles, il faut avouer que ce qu’ils font maintenant est loin du hit des années top 50, et c’est très bien exécuté ! Un son aussi, très pur qui monte en qualité par rapport à ce que l’on a pu voir auparavant ! Nous n’avons pas évité la « scie » The Final Countdown, reprise en cœur par tout le public (même les plus poilus et les plus hardos !!)

                Nous basculons ensuite vers la Main Stage 2 pour se prendre une dose de thrash à l’ancienne avec Testament, l’un des grands groupes du genre de la Bay Area ! Début de set très énergique et interprétation au cordeau ! Vite, nous nous pressons pour voir Pallbearer sous la Valley, qui jouit d’une très bonne réputation ! Doom très entrainant et groupe à suivre…

 Testament

                Prochain concert sous la même tente avec Black Pyramid, coup de cœur surprise stoner/doom de la journée ! Encore un power trio très efficace. Le son est très bon et les compos emportent loin… Délice pour les oreilles et le reste…

 Le bassiste de Black Pyramid

                Toujours au même endroit (c’est là que ça se passe pour nous, je vous dis !), c’est au tour de Sleep de nous emporter bien au-dessus des montagnes ! Avec un Aquarian en milieu de set qui fait du bien aux oreilles… Le trip ultime avec un très gros son (pas assez pour Al Cisneros, qui montera tous les amplis à donf’ pour le dernier morceau) et la zique monolithique à souhait ! Première pour moi, mais si j’ai l’occase, j’y retourne de suite pour plus longtemps encore (pas sûr que le cousin Seb soit d’accord)

Al Cisneros - Sleep
 
                Détour aux alentours de la Main Stage 1 pour écouter et voir ce que donne la « légende » Deaf Leppard ! Et une confirmation : tous ces groupes hard FM des années 80’s me glissent dessus et/ou me piquent les oreilles…

                Pas grave, Neurosis est présent dans la Valley pour me laver de tout cela ! Lourd, intense, malsain, trippant, addictif… Les adjectifs me manquent pour qualifier cette musique ! Chaque titre est précédé d’un moment d’attente, lumières éteinte, qui, s’ajoute encore à l’ambiance générale (ou leur fait perdre les plus hermétique à leur musique…). Avec quatre titres de leur dernier opus (Honor Found In Decay), j’ai pu rester bien concentré et j’ai ressenti la densité que prennent ces titres en live !! Une belle claque et une discographie à explorer.



Neurosis

 
                Une première journée en forme de rampe de lancement de ce qui nous attendait samedi, mais sans savoir encore ce qui nous était réservé pour la suite ! Et décoration de nuit toujours aussi impressionnantes :




Samedi :

                Je tanne tous les potes, afin d’être à l’heure pour Uncle Acid prévus tôt dans la journée ! Mais stupeur, pas d’anglais présents sur scène, mais Procession (un des exemples de changements de passages des groupes, où l’organisation a pataugé) ! Groupe de doom épique qui nous vient du Chili et qui pour le coup est une (bonne) surprise ! Le chanteur à un fort charisme, les compos sont alambiquées et très bien interprétées. Bon moment passé sous la Valley avec ce groupe qui peut rappeler Trouble par moments.

 Procession en action

                Cette fois c’est la bonne ! Uncle Acid !! La balance est faite par leur soin et le concert débute par un I’ll Cut You Down avec un son aux petits oignons ! La tente est bien pleine et les morceaux s’enchainent sans temps mort : ils ne sont clairement pas venus ici pour acheter du terrain ! Le nouvel album (Mind Control, voir chronique sur MIMH précédemment) est fort bien représenté par Mt. Abraxas, Valley Of The Doll ou Poison Apple ! Je dirais que c’était trop court pour vraiment parler de concert parfait, mais quel plaisir de voir ce groupe pas trop loin de chez moi !

 Uncle Acid

                On enchaine sous la Valley (oui encore !!) avec les suédois de Witchcraft qui ont sorti le superbe Legend l’année passée ! Et ils commencent le concert par le morceau épique qui termine cet album, justement : Dead End ! Choix surprenant pour démarrer un concert avec ce titre qui est en faux rythme permanent, mais payant pour faire rentrer le public dans leur voyage ! Le chanteur est en décalage avec ses acolytes, regarde bizarrement les gens dans le public, fait des mouvements digne d’un fou dans son asile… Prestation habitée et intense. Voix au top rappelant un James Maynard Keenan (Tool) ou un Robert Plant jeune. Le groupe joue carré et jouit d’un son exceptionnel (la Valley ne nous décevra pas jusqu’à la fin, pour la sono). Legend est bien représenté, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Très bon concert !

Witchcraft

                Détour par la Main stage 1 pour prendre la fessée Down avec un Phil Anselmo très en forme (sous substances ?!?) et plein de gouaille (ceci expliquant peut être cela…), qui joue avec la caméra, ses collègues, qui jacte avec le public… Bonne prestation qui fait complètement l’impasse sur le troisième album (dommage) ! Je ne boude pas mon plaisir, puisque c’est la première fois que je vois ce groupe légendaire, doté d’une prestance et d’une lourdeur sans précédent ! Le pied ! Et Phil nous donne RDV le lendemain pour un set spécial, qui confirme la défection de Clutch (quel dommage ! Triste, le chanteur a perdu son père !).
Nous y serons !!

 Down, sous la Kiss's spider

                La Valley nous attend pour la grosse claque dans la gueule qui s’appelle Karma To Burn ! Etonnement en duo, le groupe ne perd pas pour autant en puissance ! Les rednecks nous assènent riffs sur riffs avec de nombreux extrait des premiers albums ! Le guitariste balance une bouteille de Jack à se partager dans le public et à l’air de prendre son pied sous cette tente bondée ! KTB est apprécié, KTB est attendu et nous donne ce pourquoi nous sommes là ! Grand concert malgré la défection inexpliquée du bassiste ! Heureux le nono, d’avoir pu enfin voir ce groupe que je connais depuis le début, depuis la sortie de ce fabuleux premier album !


Karma To Burn

                Red Fang va finir de nous cueillir avec un son énorme, une décontraction et une bonne humeur communicative ! Les titres et les baffes s’enchainent sous la Valley encore une fois bondée ! C’est carré et puissant ! Leurs deux albums sont bien représentés, avec leurs bombes qui ne demandent qu'à exploser. Le groupe est content de l’ambiance et ça se voit ! Les slams n’arrêtent pas jusqu’à la fin de ce concert, d’où tout le monde sort repu, mais heureux, le sourire aux lèvres !

 Red Fang

                Allons calmer le jeu avec ZZ Top en vedette ce soir à Clisson. Prestation type show à l’américaine avec vidéos et jeu de scène rodé depuis des années ! Grande émotion avec l’enchaînement des quatre premiers titres (Got Me Under Pressure/Waitin’ For The Bus/Jesus Left Chicago/Gimme All Your Lovin’ avec le clip d’époque !!), parfaits ! Ambiance à la cool, solos précis comme toujours avec Billy Gibbons ! Les hardos qui ne connaissaient pas la disco du groupe, auront trouvé la prestation molle, elle est comme à leur habitude, tranquille et efficace… Et la reprise de Foxy Lady suivie de My Head In Mississippi remet le public dans leur poche ! Ils termineront avec La Grange (avec medley rock & roll) et un Tush fabuleux ! J’en aurais bien repris 20mn avec plus de classiques de 70’s…

 ZZ Top

                Je loupe Manilla Road (je n’aurais p’tète pas du !), laisse les autres rejoindre la Warzone pour voir NOFX et Bad Religion, en profite pour faire une pause et chiner au Metal Market, moins bondé que la veille ! Pas de choses extraordinaires, ou alors extrêmement chères ! Je vois la fin du concert de Candelmass (scène Altar) et c’est très bon !

                J’ai voulu évité Kiss, mais voulant bien me placer pour voir KoЯn, j’ai vu la fin du set des rockeurs maquillés ! Et bien ma fois, bonne surprise (surtout que l’on n’a pas eu droit à la scie disco I Was Made For Lovin’ You). Rock & Roll et show de malade : le chanteur sur une tyrolienne, deux plateformes avec bras de plus de 20m pour être au-dessus du public, batteur aussi sur une plateforme à plus de 6m de hauteur, confettis soufflés pendant de longue minutes… Pas si mal et record de fréquentation avec le site presque saturé de partout !!

 Kiss très très haut...

                Changement de style avec KoЯn, que j’ai découvert sur le tard mais dont les premiers albums jusqu’à Take A Look At The Mirror (où je décroche), m’ont bien botté ! Set impeccable, commençant par rien de moins que Blind ("Are you ready ?"... Tu penses qu'on est prêts !!) et passant en revue tous les classiques (Twist, Chi…etc) et avec un Jonathan Davis parfait, de par sa présence et sa voix, qui va nous gratifier de l’intro à la cornemuse de Shoots And Ladders (excellent, jouissif !!) ! J’aurai même le droit à un Here To Stay bien puissant (de mon album préféré Untouchables). Le groupe donne une très bonne prestation (filmée pour Arté) et fait oublier leurs précédents rendez-vous manqués avec le festival ! Je suis achevé par le final Get Up/Got The Life/Freak On The LeashEt je retrouve les potos (heureux de leurs pogos devant la Warzone) dans la marée humaine qui quitte le festival, qui aura fait le plein ce samedi…

Jonathan Davis et sa cornemuse

Dimanche :

                Le métalleux est courageux !! Et après une courte nuit (salvatrice), remet le couvert rapidement ! Direct vers la Warzone pour aller écouter Treponem Pal (conseil d’Antho et sensation live à l’époque sur le plateau de NPA) et son metal indus violent mais dansant ! Des titres accrocheurs, des danseuses lascives et une superbe reprise de Planet Claire des B’52, nous lancent confortablement dans cette belle journée.

                Main Stage 2, c’est Prong qui foule la grande scène et va l’occuper magistralement l’espace ! Emotion aussi de voir ce groupe découvert par le biais de Radio Gribouille (radio libre Angevine) : c’est quoi ce truc de malade !! Un metal brassant plusieurs genres, puissant et efficace ! Tommy Victor et son gang sont heureux d’être ici et après nous avoir assené un final dantesque ( Whose Fist Is This Anyway ? / Snap Your Fingers, Snap Your Neck de l’excellent Cleansing), Tommy demande s’il peut faire un titre de plus ! Ce sera Power Of The Damager qui laissera la foule clairsemée et connaisseuse (trop tôt ce concert), secouée, mais nageant dans le bonheur…



Prong

                Je regrette, après avoir vu le concert sur Arté, d’avoir loupé Le Bal Des Enragés ! Groupe composé de différents membres de groupes underground français (Lofofora, Loudblast, Tagada Jones…etc), qui s’amusent à reprendre des standards du rock et du metal ! Mais ce fut  pour être placé le plus près possible de la scène, pour voir Graveyard ! Les suédois (décidément !!) nous ont donné un set puissant débutant par les sirènes de An Industry Of Murder et piochant sur leurs trois superbes albums ! La voix du chanteur est magnifique et rend bien sur ce live ! Un bémol tout de même : la basse était mixée trop fort ! Mais bon, j’ai eu de gros frissons pendant Slowmotion Countdown, magnifique mid tempo, passé comme une lettre à la poste !



Graveyard

                Nous retrouvons le cousin Seb qui aura réussi à voir la fin de Graveyard, pour nous diriger vers Danko Jones sur la Main Stage 1. Le canadien est une bête de scène et ses riffs font mouche comme du bon vieux Rock & Roll ! Il serait parfait s’il parlait un peu moins entre le titres…

                Spiritual Beggars est dans la Valley, cet après-midi ! Heureux aussi de voir ce groupe, même si le line up actuel (ce chanteur avec cette voix !!) me fait regretter le temps où ils n’étaient qu’un power trio (Spice revient !!)… Heureusement la set list pioche allégrement dans les premiers albums et les deux extraits du dernier passent plutôt bien ! Le chanteur a le mérite d’être un bon front man et Mike Amott à sa guitare acérée. Et un Euphoria dantesque nous est servi violemment en dessert !


Spiritual Beggars

                Main Stage 1, Newsted (second bassiste de Metallica) nous présente son groupe et des extraits de son premier album nommé Metal. Rien de bien original mais le bonhomme se donne sur scène et notre attente, quand à une reprise des Four Horsmen, sera récompensée : le break de Creeping Death sur un titre et Whiplash en final repris en cœur par l’intégralité du public !

Newsted

                The Sword a déjà démarré son set lorsque nous arrivons sous la Valley bondée. Le groupe américain joue un heavy stoner plein de maîtrise technique et de riffs communicatifs ! Une autre rasade de ZZ Top nous est donnée aujourd’hui, avec un petit bout de Cheap Sunglasses (du sous-estimé Degüello) ! Bon concert qui se termine avec l’efficace « hit » de leur dernier album, Apocryphon ! Excellent !

 The Sword

                Détour ver la Warzone pour prendre une part de légende avec les vieux punks anglais de Buzzcocks ! Pas ma tasse de thé, mais leur bon humeur est communicative et ils assurent comme des bêtes sur scène ! Vieux mais frais… On se dépêche pour prendre une deuxième beigne par Down.

 The Buzzcocks

                Down 2, le retour ! Anselmo n’a plus de voix et nous dit, bouteille de Muscadet à la main, que ce sera totale impro ! Il chante comme il peut les deux titres de Down inauguraux, et c’est la grosse fête sur la scène ! Un Bang sortira de la fosse et Phil prendra le temps de prendre une grosse bouffée ! Deux titres de chacun des anciens groupes des membres (Crowbar, Eyehategod (c’est la copine de Phil qui crie derrière le micro), Corrosion Of Conformity avec la participation de Newsted à la basse sur un titre), chacun prend l’instrument de l’autre toujours dans une ambiance bon enfant. Phil se remet au chant pour une reprise du magnifique Bridge Of Sighs de Robin Trower (que je devais être le seul à connaitre autour de moi) ! Quel pied ! Et, cerise sur le gâteau, tout le public prendra en pleine gueule, le titre de Pantera tant espéré (Walk) ! Pas le meilleur concert du weekend, mais le sentiment d’avoir vécu un moment historique…En espérant voir Clutch l’année prochaine !

Tous fous de Down !!

                Moment de calme avec les potes devant une bière pour redescendre ! Le jeu des changements de programmation (Ghost se retrouve tard sur la Main Stage 2, à la place de Danzig sous la Valley), me gâche un peu cette fin de fest ! Je ne verrai pas le grand cirque de Ghost, ni le set, parait-il fabuleux, de Swan. Le pépère travail le lendemain !! Bonne note pour le dernier concert du fest et de la journée ! Et une confirmation : je suis plus Misfits que Danzig ! Doyle rejoint même Glenn (Danzig) pour les classiques des Misfits, repris en cœur par le public survolté. Quand je vous dis que ce festival est légendaire et c’est ici que ça se passe !





La démesure du Fest'

Artiste inspiré

Les zbires du Fest : Heavy "Z'oreilles" Joss, Hard Reynald, Little Grungy Toto 
et Mad "Red Fang" Seb

                Et pensées pour Downer et Vyuuse (SOADFans) et Angrom (Z'oreilles) que je n'ai pas vu assez longtemps (ce n'est que partie remise en 2014 !!) et à Nono Sousoup' avec qui je n'aurai pas eu le plaisir de boire une bière au goût de plastique (on se rattrapera bientôt) !

                A l’année prochaine, pour le Hellfest 2014…Bande de rockers.

Arno

PS : merci Seb pour ces superbes photos et moi-même pour celle moins superbes...